Festival Carthage 2013 (Round-Up) Amer, le festival persiste…dans des purs moments de vénération

Bien que certaines soirées avec des noms de renommée internationale ont été annulées suite à la conjoncture délicate que connaît le pays, le festival international de Carthage persiste en reprenant sa programmation, dans des purs moments de vénération. En signe de sault et de révérence, la scène de l’amphithéâtre de Carthage a mis haut à l’honneur le drapeau tunisien, visible sur la scène des artistes et autour des gradins.

Dans le langage de l’art, Hassan Dahmani a, lors de son concert le 03 août, chanté pour une Tunisie pacifique, le pays de l’amour, de la tolérance, du jasmin, de la paix et de la coexistence. Car, a-t-il indiqué “Le festival de Carthage est le rêve de tout artiste, et c’est pas cette vague de peur et de panique que certains veulent nourrir auprès de nous qui va nous empêcher de chanter et de persister”.

Dans une conjoncture où les maîtres mots sont devenus, terrorisme, assassinat, panique et peur, il a de sa voix chanté pour l’unité et la sécurité. Du côté de ceux qui ont préféré sortir de la peur, ce sentiment légitime, la volonté de vivre et de survivre est aussi légitime.

Parmi les artistes qui étaient au rendez-vous, comme Saber Rebai “l’art ne sera pas mort et la Tunisie demeurera à jamais un havre d’ouverture et de paix”.

Venant remplacer la marocaine Asma Mnaouar qui a annulé sa participation, l’arméno-syrienne Lima chamamyan a de sa voix de cristal chanté également la liberté dans un cocktail varié allant du répertoire de la diva Fairouz à ses propres chansons pour faire un hymne à la liberté et la paix dans les langues arabe, anglaise et arménienne.

De leurs côtés, l’iranien Mohamed Moatamedi et l’artiste venant d’Azerbaidjan Alim Qasimov n’ont pas raté leur rendez-vous. Entre le maquam oriental et l’imploration divine, les deux artistes ont par leur souffle et respiration profonde emporté le public vers un voyage de non-retour: un voyage vers la pureté de l’âme et la sérénité, auxquels aspire tout tunisien en ces temps pénibles.

Manifestant sa solidarité avec la Tunisie, la libanaise Majda Erroumi, qui séjourne depuis plus d’une semaine dans notre pays sera également au rendez-vous ce soir 5 août avant de céder la scène demain 06 août au spectacle soufi “Ziara” de l’artiste tunisien Sami Ellejmi, avec sa troupe de 100 musiciens entre instrumentistes, danseurs et mounchidins notamment Cheikh Hédi Naas, Mounir Troudi, Hayder Amir et Mohamed Dahleb. Au grand complet, le spectacle commencera avec la récitation de la Fétiha à la mémoire des martyrs du 29 juillet, dans un spectacle de chants liturgiques qui se veut un moment de purification et d’invocations religieuses, d’imploration et de supplication pour épargner à la Tunisie et à son peuple les dangers et les malheurs.