Ali Larayedh : La lutte contre le terrorisme, doit être au-dessus des calculs politiques

Le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh a appelé à placer la lutte contre le terrorisme, au-dessus des calculs politiques, lors d’une conférence de presse tenue à l’issue d’une rencontre de concertation avec un nombre de partis politiques, d’associations, de personnalités nationales et de ministres.

Larayedh a insisté sur l’importance d’unifier les rangs du peuple tunisien, avec ses différentes sensibilités politiques, pour combattre ce fléau.

Le chef du gouvernement a mis en garde contre la scission entre les différents courants politiques, déclarant à cet effet, que «la lutte contre le terrorisme exige de la persévérance et un travail de longue haleine pour développer des stratégies et des méthodes de travail et une concertation permanente, afin de venir à bout de ce phénomène».

La lutte contre le terrorisme, a-t-il ajouté, est un travail collectif, et nécessite une stratégie complète à laquelle doivent prendre part le ministère des affaires religieuses, qui doit interdire toutes les dérives dans les mosquées, les médias qui doivent éviter l’amplification de l’information ou la diffusion de rumeurs dans certains cas, ainsi que la société civile qui a la charge d’encadrer les citoyens.

Larayedh a insisté sur l’importance d’appliquer fermement la loi dans les différents domaines, pour mettre fin à tous les débordements dans les places publiques, les mosquées, y “compris les écarts dans les médias qui comportent des violations de la loi”.

«Les fausses informations relayées par les médias ne doivent pas faire échouer les stratégies sécuritaires en matière de lutte contre le terrorisme », a, encore, déclaré le chef du gouvernement. Il a estimé nécessaire de ” tenir des réunions entre les journalistes et les représentants des ministères de la défense, de l’intérieur et de la justice, pour déterminer les informations qui peuvent porter préjudice aux intérêts sécuritaires dans le processus de la lutte contre le terrorisme”.

La société tunisienne a été affectée, selon lui, “par les rumeurs, résultant de fausses informations”, démentant à ce propos, “l’existence d’opérations terroristes visant l’espace commercial «Champion» et le Souk de la médina”.

Le chef du gouvernement provisoire a mis l’accent sur la nécessité d’appliquer la loi relative à la lutte contre le terrorisme durant cette phase délicate, où le pays fait face aux dangers du terrorisme, appelant à éviter la dispersion des efforts des forces de sécurités, pour qu’elles puissent se concentrer essentiellement, sur la lutte contre le terrorisme et son éradication.

S’agissant de certaines informations qui circulent sur une tentative d’assassinat visant une personnalité politique connue dans la région de Sousse, Larayedh a déclaré que « certaines données ont été fournies à ce sujet et ont permis aux forces de l’ordre de réagir et de prendre les dispositions nécessaires, ce qui a permis de déjouer l’assassinat ».

Il n’a pas révélé cependant, l’identité de la personnalité visée. S’agissant de la coopération entre la Tunisie et l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, Larayedh a indiqué qu’une forte coopération est déjà, bien établie entre les deux pays. Il a estimé que l’apparition du phénomène du terrorisme en Tunisie est lié à la situation au Mali, au grand mouvement de liberté et à l’effritement des structures de l’état après la révolution.

Le chef du gouvernement provisoire a souligné la nécessité de s’attacher à l’unité nationale, appelant les partis absents à la rencontre de concertation sur le terrorisme, à retourner à la table du dialogue.

“Nous sommes prêts à discuter de toutes les nouvelles propositions concernant le gouvernement, à condition de garantir la lutter contre le terrorisme, de promouvoir la situation économique et de parachever le processus transitionnel dans les meilleurs délais” a-t-il déclaré.

La situation socio-économique, a-t-il ajouté, avait connu une nette amélioration avant le 25 juillet notamment dans le secteur touristique, relevant que l’assassinat du leader Mohamed Brahmi avait ébranlé la stabilité du pays. Cette stabilité “doit être rétablie car elle est la seule garante de la victoire contre le terrorisme et contre tous les dangers qui menacent le pays”.