Assassinat de Med Brahmi : L’UTICA et l’UGTT dévoilent une position presque commune de sortie de crise

utica-cooperatin-investissement-Les événements s’accélèrent depuis le jeudi 25 juillet et l’assassinat de Mohamed Brahmi. L’assassinat et la mutilation des corps des soldats au Mont Chaambi lundi à l’hure de la rupture du jeûne a plongé les Tunisiens dans l’horreur du terrorisme qu’ils ne connaissaient qu’à travers les journaux télévisés.Le pays est complètement divisé sur l’attitude à entreprendre devant cette situation inédite dans son histoire. Beaucoup de citoyens se demandent comment s’en sortir et les partis politiques qui passent à longueur de journée sur les plateaux des télés n’apportent que plus de confusion.

Ennahdha et ses alliés de la Troïka fustigent les adversaires qui les dénoncent, comme l’a fait le chef du gouvernement qui, à 17H00 lundi, disait avec hargne qu’il est là et qu’il reste et qu’il n’y a pas de raisons d’interrompre le processus transitoire tandis qu’il est presque achevé.

L’opposition et particulièrement le Front Populaire et Nida Tounes sont catégoriques : les pouvoirs issus des élections du 23 octobre doivent passer la main. Le président de la République doit démissionner, le gouvernement est à dissoudre, il faut former un gouvernement d’union nationale et congédier l’ANC. la Constitution sera révisée par un comité d’expert et l’ANC à fermer tout de suite.

C’est l’impasse totale entre les deux clans et les provocations se multiplient dans les deux camps pouvant amener à des échanges violents que personne ne souhaite pour le pays.

Les deux organisations sociales le plus importantes, UGTT et UTICA, se sont réunies au plus haut niveau de leurs instances dirigeantes pour discuter de la situation et une position médiane qui peut servir de base de négociations pour une sortie de crise a été avancé par les deux organisations. L’UTICA et l’UGTT préconisent la création d’un gouvernement restreint de salut national, toutes les deux se prononcent aussi pour le maintient de l’ANC mais par au-delà du 23 octobre 2013 et les deux organisations, à quelques détails près, se mettent d’accord pour fixer un calendrier des élections, former une ISIE et voter une loi électorale rapidement.

En même temps, des signes de faiblesse du coté du gouvernement ne sont pas à négliger comme les aveux de Ben Jeddou, ce matin sur Mosaïque FM où il parle de la possibilité pour lui de démissionner et son souhait de voir une équipe nouvelle se mettre en place.

Du côté de la Troïka, des membres de l’ANC de son groupe font état des exigences du parti de Ben Jaafar pour la formation d’un nouveau gouvernement.

Le parti majoritaire Ennahdha a tenu des assises importante en fin de semaine après l’assassinat de Mohamed Brahmi et il a, tout en clamant la légitimité des urnes à tout bout de champ, avoué comprendre la nécessité de plus de consensus sur la période qui reste avant les élections proposées par Ali Laarayedh au 17 décembre 2013.

ABM