Tunisie – Gouvernement de salut national : Rachid Ammar ou Abdelkrim Zbidi?

Le Front populaire (FP), l’Union pour la Tunisie (UPT), ainsi que plusieurs composantes de la société civile sont réunis, ce dimanche, depuis 11H00 du matin, au siège du Parti des travailleurs, à Tunis, pour former une instance de salut national en charge d’examiner la situation dans le pays et d’identifier les solutions adéquates.

Hamma Hammami, porte-parole du FP, a souligné dans une déclaration à l’agence TAP l’impératif de dissoudre l’Assemblée nationale constituante (ANC) et de faire chuter le gouvernement et les institutions en place.

Il n’est pas question, a-t-il ajouté, que la Troïka au pouvoir et les partis qui la composent participent ou fassent partie de la solution au cours de la prochaine étape.

Hammami a indiqué que la seule alternative à la crise c’est la formation d’un gouvernement restreint de salut national chargé du rétablissement de la paix civile dans le pays et de l’organisation des prochaines élections dans un délai de six mois, et dont les membres ne se porteront pas candidats à ces élections.

S’agissant des noms proposés tels que Rachid Ammar (ancien chef d’état-major des armées) et Abdelkrim Zbidi (ancien ministre de la Défense), Hammami a signalé que ces noms n’ont pas été encore discutés de manière officielle, mais il n’a pas écarté le fait que le gouvernement de salut national englobe des personnalités nationales reconnues pour leur compétence et leur indépendance.

Le porte-parole du Front populaire a indiqué que les actes de violence perpétrés, samedi, contre les manifestants devant le siège de l’ANC dénotent de l’existence d’une police parallèle qui joue « un rôle dangereux » au profit du mouvement Ennahdha pour faire pérenniser son pouvoir.

Il a appelé les syndicats de la sûreté nationale à assurer la protection du peuple et non celles des partis politiques.

Pour sa part, Mohsen Marzouk, membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes, a imputé la crise dans le pays au manque de volonté politique d’Ennahdha pour faire réussir le processus de transition démocratique, relevant, dans ce sens, les prises de position d’Ennahdha qui, selon lui, incitent à la violence.

«L’Assemblée constituante ne pourrait poursuivre ses travaux qu’à la seule condition de parachever la rédaction de la Constitution et de fixer une date pour les prochaines élections dans un délai ne dépassant pas un mois», a-t-il soutenu.

Outre le Front populaire et l’Union pour la Tunisie, cette réunion groupe nombre des composantes de la société civile à l’instar de l’Association « Kolna Tounès », l’Association tunisienne des femmes démocrates, le Réseau Doustourna et l’Union des diplômés chômeurs.