Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, a appelé, samedi, les députés qui avaient annoncé, la veille, leur retrait de l’ANC à revenir sur leur décision « parce que le peuple les a chargé d’une mission qu’ils n’ont pas encore menée à terme » selon lui.
S’exprimant peu avant la rupture du jeûne sur la 1ère chaîne nationale, il a indiqué que la mission des députés sera achevée dans les mois à venir. « L’adoption de la constitution aura lieu, probablement, en août et l’instance pour les élections sera définitivement installée en septembre », selon lui.
Le président de l’ANC a appelé tous les dirigeants politiques à la retenue, se disant confiant de l’écho favorable que son appel trouvera auprès des divers intervenants.
Ben Jaafar a appelé à la relance du dialogue, notant que toutes les questions et suggestions peuvent être soulevées dans un esprit de tolérance et de respect mutuel. Il a insisté sur l’importance de reconsidérer le facteur temps. « Le peuple est fatigué d’attente », a-t-il relevé.
Par ailleurs, Mustapha Ben Jaafar a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes en vue de rassurer l’opinion publique et à répondre aux revendications légitimes, exhortant les composantes de la société civile dont l’UGTT à contribuer à l’accalmie et à la poursuite du dialogue.
Il est impératif de sortir de la spirale de violence et de lutter contre les organisations et les ligues prônant la violence dans l’action politique et sociale, a-t-il indiqué.
Une telle mesure aura le mérite de rassurer les tunisiens et de garantir la tenue des élections dans les meilleures conditions, a-t-il encore ajouté.
En réponse aux appels incessants à la dissolution de l’ANC et à la chute du gouvernement, Mustapha Ben Jafaar, a affirmé que l’ANC est bien une institution élue par le peuple dont les membres ont consenti un surcroît d’effort. Il est inconcevable de jeter aux oubliettes leur travail, s’est-t-il écrié, faisant remarquer que les partisans de la dissolution de l’ANC sont les mêmes à plaider en faveur de l’accélération de la phase transitoire.
Un tel objectif ne saurait être atteint sans emprunter la voie des compromis, a-t-il estimé.