Lotfi Saïbi démissionnaire d’Al Joumhouri : «Les politiques sont plus préoccupés par leurs intérêts individuels que par la Tunisie»

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Lotfi Saïbi est l’un des Tunisiens rentrés au bercail après le 14 janvier pour œuvrer à la reconstruction d’une Tunisie démocratique et progressiste. Déçu par son expérience politique au sein du parti « Al Joumhouri », il a préféré démissionner car la politique du parti est ambiguë et incohérente.

Ci-après son témoignage :

«Je suis rentré en Tunisie il y a deux ans pour aider à reconstruire mon pays. Je me suis impliqué dans la vie politique partisane bien avant les élections d’octobre 2011, et j’ai poursuivi mon engagement en pensant aider au rassemblement des forces démocratiques lors de la création du Joumhouri. Un an plus tard, je me rends compte que j’étais en quelque sorte très naïf en dépit de mes années d’études en leadership et mon travail avec différents dirigeants politiques. Dix-huit mois se sont écoulés depuis les élections, et la Tunisie continue à tourner en rond.

Les partis politiques sont plus préoccupés par leur positionnement individuel et leurs petits calculs, plutôt que de ce qu’ils étaient censés représenter, à savoir les intérêts du pays .

J’ai vécu cela aux premières loges du Joumhouri en tant que membre de son comité central. Et après des mois de travail pour colmater les brèches qui ont fissuré le parti dès sa naissance, après des mois de tentative pour faire comprendre à ces dirigeants que le monde qu’ils connaissaient sous Ben Ali n’est plus celui de cette jeunesse vive et marginalisée et que l’implication de tous et l’élaboration d’une vision commune ne sont plus un luxe mais une nécessité vitale, j’ai réalisé que mes efforts seraient plus fructueux ailleurs.

Il est clair que la politique ambiguë du parti depuis quelques mois, ses changements de position imprévisibles et incohérents n’ont pas arrangé la situation.

Vient s’ajouter à cela la position complaisante qu’a affichée M. Ahmed Nejib Chebbi par rapport à l’appel au meurtre lancé par Sahbi Atig le chef du groupe parlementaire d’Ennahdha, quelques jours avant l’assassinat lâche du martyre Mohamed Brahmi.

Compte tenu de tous ces évènements, j’ai décidé de quitter al Joumhouri, mais pas quitter la politique. Je suis plus engagé à travailler à rendre le rêve de la dignité et de la justice sociale une réalité tunisienne, pas forcément partisane. Vive la Tunisie!»