Des marches pacifiques ont été organisées, vendredi, dans différentes régions du pays, à l’appel des unions régionales du travail, de partis politiques et des organisations de la société civile, pour dénoncer l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi, coordinateur général du courant populaire et membre de l’assemblée nationale constituante.
Par ailleurs, les correspondants de l’agence TAP ont constaté que la grève générale à laquelle a appelé l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), jeudi, a été totalement suivie dans beaucoup de régions et partiellement dans d’autres.
Dans ce sens, des habitants du gouvernorat de Sidi Bouzid a entamé un mouvement de désobéissance civile ouvert jusqu’à la dissolution de l’assemblée constituante. D’autre part, une marche populaire imposante a démarré devant le siège de l’URT. Les participants ont scandé des slogans appelant à la chute du gouvernement et à la désobéissance civile ouverte, alors que les différents services publics sont paralysés, dans la région.
A Kébili, l’appel à la grève générale a eu un écho favorable auprès de la majorité des travailleurs du secteur public, alors que le mouvement était moins suivi dans le secteur privé.
En outre, une marche populaire pacifique a parcouru les rues de la ville et les participants ont scandé des slogans appelant à l’arrestation des auteurs de l’assassinat, la chute du gouvernement et la dissolution de l’assemblée nationale constituante. Des renforts sécuritaires et militaires sont arrivées dans la ville, surtout après les événements de la nuit du jeudi à vendredi et les jets de pierres contre les locaux d’Ennahdha lors d’une marche populaire.
A Jendouba, la grève générale a été un succès au niveau de entreprises, des administrations publiques et des banques, dans toutes les délégations, alors que des commerces et des entreprises économiques privées ont poursuivi normalement leurs activités.
Une marche populaire a, d’autre part, été organisée dans la région, avec la participation des représentants des partis politiques et des composantes de la société civile. Ils ont scandé des slogans dénonçant l’assassinat du martyr Mohamed Brahmin, les actes criminels et la violence politique qui menacent la sécurité du pays.
Des partis politiques ont rejeté la responsabilité du crime sur le gouvernement et l’assemblée nationale constituante, appelant à leur dissolution et à la constitution d’un gouvernement de salut national, ainsi que la dissolution de toutes les organisations violentes et les milices.
A Gafsa, La grève générale lancée à l’appel de l’UGTT a paralysé les activités dans le gouvernorat, avec la fermeture des administrations et des services publics et financiers, alors que l’hôpital régional a continué à fonctionner normalement. Un rassemblement a eu lieu devant le siège de l’URT, en marge de cette grève, pour donner le départ à une marche pacifique au cours de laquelle les participants ont scandé des slogans dénonçant la violence et les assassinats politiques.
A Gabés, la vie a poursuivi un cours presque normal. Le secrétaire général du l’URT, Sallami Majid, a considéré que la participation “a été satisfaisante” et que l’objectif de ce mouvement est “d’exprimer la colère et la condamnation du crime odieux dont a été victime le martyr Mohamed Brahmi”.
A la Manouba, la plupart des établissements publics et privés du gouvernorat ont répondu à l’appel de l’UGTT à la grève générale. Des citoyens ont fait part de leurs crainte de voir “le pays basculer vers l’inconnu”.
A Tataouine, la plupart des services administratifs et des directions régionales ont répondu à l’appel de l’UGTT à la grève, alors que la vie a poursuivi un cours presque normal dans les marchés de la ville. Les représentants des partis politiques et des composantes de la société civile qui ont pris part au sit- in, jeudi soir, sur la place du peuple à Tataouine ont condamné “le meurtre du martyr Mohamed Brahmi le jour de la fête de la République”, exprimé leur “refus total de toute forme de violence” et dénoncé “fermement les assassinats politique dont sont victimes des personnalités sans qu’on connaisse leurs auteurs”.
A Mahdia, des représentants de partis politiques et de la société civile ont organisé, vendredi matin, une marche pacifique qui a démarré devant le siège de l’URT et parcouru les rues de la ville. Les participants ont scandé des slogans appelant à “la chute du gouvernement”, accusant le mouvement Ennahdha d’être impliqué dans l’assassinat. Ils ont appelé à la constitution d’un “conseil régional” pour gérer les affaires courantes au cours de l’actuelle et la prochaines étapes, afin de protéger les biens publics et privés et d’encadrer les mouvements populaires pacifiques. Les manifestations ont tenté de défoncer la porte extérieure du siège du gouvernorat, mais ils ont été empêchés par des membres de l’armée nationale. D’autre part, le correspondant de l’agence TAP a constaté que la grève générale est totalement observée, à l’exception des agences de voyages et de quelques entreprises privées.
A Médenine, des renforts militaires sont déployés dans les différentes délégations du gouvernorat, alors que la vie semblait normale dans différentes zones du gouvernorat, que ce soit dans le centre-ville de Médenine, l’île de Djerba, Zarzis et Ben Guerdane où les établissements publics ont ouvert leurs portes et fourni des prestations aux citoyens, alors que les commerces et les marchés hebdomadaires opèrent normalement.
Des marches populaires pacifiques avaient été organisées, dans la nuit du jeudi, à Médenine, Djerba, Zarzis et Ben Guerdane, avec la participation des forces démocratiques et des composantes de la société civile. Les manifestations ont dénoncé l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi et demandé la démission du gouvernement et la chute du “partis des frères musulmans” Les manifestants se sont arrêtés devant les locaux du parti Ennahdha qu’ils ont accusé de favoriser le climat de violence, sans toutefois que les marches ne dévie de son caractère pacifique.
A Béja, l’URT, le Front populaire, le mouvement du peuple, des avocats, des représentants d’associations et des indépendants ont organisé une marche de protestation pacifique qui a démarré devant le local de l’URT et parcouru la rue Habib Bourguiba.
Des protestataires se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat, malgré la chaleur et appelé les forces militaires et sécuritaires installées dans les environs du gouvernorat à se joindre au peuple et à partager ses revendications. Ils ont, en outre, appelé à la chute du gouvernement, la dissolution de l’assemblée constituante et à la démission des autorités locales et régionales nahdhaouies.
De son côté, le mouvement Ennahdha à Béja, des associations et des citoyens, ont organisé, à l’issue de la prière du vendredi, un rassemblement devant le siège de la municipalité. Ils ont dénoncé le meurtre de Mohamed Brahmi exprimé leur rejet des assassinats, tout en appelant le peuple tunisien à stigmatiser la violence. Pour leur part, des imams ont appelé à oeuvrer pour les intérêts de la Tunisie et une marche a été organisée avec des funérailles symboliques du martyr Mohamed Brahmi.
D’autre part, la correspondante de l’agence TAP a constaté une quasi-paralysie des services publics, à Béja, alors qu’un grand nombre de locaux commerciaux ont fermé leurs portes, en réponse à l’appel de la grève générale lancé par l’UGTT.
Deux sit-in avaient, en outre, été organisés jeudi soir, devant le siège de la municipalité de Béja, avec la participation de nombreux citoyens. A Monastir, une marche pacifique a démarré aux environs de 11H00 devant le siège de l’URT, pour parcourir les rues de la ville, en direction du siège du gouvernorat et fusionner avec une autre marche organisée par les avocats et les huissiers de justice qui avait pris le départ devant le tribunal de première instance et s’était dirigée, par la suite, vers le siège du gouvernorat où ils ont tenu un sit- in.
Les participants aux deux marches ont réaffirmé, à travers des slogans, leur condamnation du mouvement Ennahdha et appelé à la désobéissance civile, à la dissolution de l’assemblée constituante et à la chute du gouvernement. D’autre part et selon des sources syndicales, la grève générale a enregistré un taux de participation de 98 pc, au niveau du gouvernorat de Monastir.
A Sousse, les manifestations de protestation ont repris, vendredi matin, pour dénoncer l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi, avec la participation de nombreux citoyens et de représentants de composantes du paysage politique et civil, dans la région.
A l’appel de la coordination de la société civile et politique de la région, une marche populaire a démarré devant le siège de l’URT de Sousse, avec la participation de militants du Front populaire et de centaines de citoyens, pour parcourir les principales artères de la ville, jusqu’au siège du gouvernorat.
Les manifestants ont appelé à la démission du gouvernement qui “assume la responsabilité de cet acte terroriste” et exigé “la dissolution de toutes les organisations et le milices violentes”. Ils ont, en outre, appelé les députés de l’opposition à présenter leur démission de l’assemblée constituante.
La ville de Sousse avait vécu, dans la nuit du jeudi, au rythme d’une imposante marche populaire qui dénonçait l’assassinat de Mohamed Brahmi. Les forces sécuritaires avaient fait face à une tentative d’envahissement des locaux de la ligue de protection de la révolution, dans la ville, en faisant usage de bombes de gaz lacrymogène pour les disperser.
Les protestataires avaient pu se rassembler, par la suite, pour observer un sit-in ouvert dans le centre ville “jusqu’à la chute de la coalition au pouvoir”.
A Sfax, les composantes de la société civile, des forces politiques se sont rassemblés devant le siège de l’union régionale du travail avant d’entamer une marche à travers les principales artères de la ville au cours de laquelle les manifestants ont scandé des slogans hostiles au parti Ennahdha et appelé à la désobéissance civile.
Arrivée devant le siège du gouvernorat, la manifestation a dégénéré. Des heurts ont alors opposé les forces de l’ordre aux manifestants qui ont crié ‘dégage’ à l’intention du gouverneur, avant de tenter d’entrer par la force par la porte principale. Les forces de l’ordre ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène avant de poursuivre les manifestants.
A Kairouan, une manifestation populaire a démarré devant le siège de l’union régionale du travail en direction du gouvernorat. Les manifestants ont exprimé leur colère après le crime odieux commis contre le martyr Mohamed Brahmi qu’ils ont qualifié de catastrophe visant à semer la discorde. Ils ont accusé le parti Ennahdha et réclamé le départ du gouvernement, la chute du régime, la recherche et la condamnation des auteurs de cet acte ignoble.
Au Kef, l’union régionale du travail (URT) a organisé une marche pacifique pour dénoncer l’assassinat de Mohamed Brahmi. De nombreux citoyens et des syndicalistes ont pris part à cette marche. Selon Brahim Gasmi, secrétaire général de l’URT, le taux de participation à la grève générale est de 100% dans l’ensemble du gouvernorat y compris dans les entreprises agricoles.
Les manifestants ont appelé à la chute du gouvernement et scandé des slogans hostiles au parti Ennahdha. Jeudi soir, des manifestants ont envahi le siège du gouvernorat et réclamé le départ du gouvernement et la mise en place d’un gouvernement de salut national. Les forces de l’ordre sont intervenus en utilisant les gaz lacrymogène pour évacuer le gouvernorat. Le calme est revenu tard dans la nuit.
A Tozeur, Une manifestation organisée par l’Union Régionale du Travail a dénoncé l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi. Des syndicalistes, des représentants de partis politiques et des organisations de la société civile ont participé à la manifestation. Les manifestants ont dénoncé l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi et fait assumer le climat de violence au gouvernement qu’ils appellent à partir. Ils ont aussi demandé de révéler toute la vérité sur les assassinats politiques en Tunisie.
D’autre part, le taux de participation à la grève générale est respectable selon Mohamed Ali Hedfi, secrétaire général adjoint de l’URT, qui a précisé que de nombreux établissements publics et bancaires ainsi que plusieurs services ont fermé leur porte. Jeudi soir des altercations ont opposé des militants du front populaire à des partisans d’Ennahdha.
A Bizerte, l’URT et le conseil régional de l’ordre des avocats ont organisé des funérailles symboliques au martyr Mohamed Brahmi. Le cortège des manifestants s’est dirigé vers le siège du gouvernorat où ils ont scandé de slogans hostiles au gouvernement accusé de laxisme à l’égard des courants politiques islamistes radicaux. Aucun incident n’a été enregistré au cours de la manifestation.
Le secrétaire général de l’URT de Bizerte, Béchir Sahbani, a indiqué au correspondant de l’agence TAP, que le taux de participation à la grève générale a atteint environ 90 pc, au niveau de la région, selon les premières estimations. Il a ajouté que ce taux est de 100 pc dans les établissements et les administrations publiques, tout en faisant remarquer que “les partisans du mouvement Ennahdha et les bénéficiaires de l’amnistie législative générale intégrés dans la fonction publique étaient les seuls à avoir boycotté la grève”.
En parallèle, les activités commerciales étaient normales dans les marchés.
A Nabeul, un rassemblement de protestation et une marche pacifique ont été organisés, dans la nuit du jeudi à vendredi, pour dénoncer l’assassinat de Mohamed Brahmi. Les manifestants s’étaient rassemblés devant “la grande jarre de Nabeul”, à l’avenue Habib Bourguiba, brandissant les drapeaux de la République et allumant des cierges. Ils ont scandé des slogans appelant à la dissolution de l’assemblée constituante et la chute du gouvernement, et d’autre rendant hommage aux martyrs.
Les manifestants appartenant à différents partis politiques et à des composantes de la société civile s’étaient dirigés, par la suite, vers le siège du gouvernorat de Nabeul en criant des slogans dénonçant le crime odieux et rejettant la responsabilité de cet assassinat sur le mouvement Ennahdha. Le coordinateur régional du parti des travailleurs, Chokri Mami a expliqué à l’agence TAP que le Front populaire a trois revendications qui sont “la dissolution de l’assemblée constituante, la désobéissance civile et la mise en place d’un gouvernement de salut national”.
A Ben Arous, tous les établissements publics et les administrations étaient paralysées, en réponse à l’appel à la grève générale de l’UGTT, à la suite de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi. Le secrétaire général de l’URT de Ben Arous a indiqué qu’une réunion a été tenue avec les représentants de 120 syndicats de base, pour l’examen de la situation générale dans le pays.
Il a affirmé que les participants étaient unanimes autour de “la nécessité de dissoudre l’assemblée constituante et le gouvernement et la constitution d’un gouvernement de salut public”. Une source de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat a souligné que le taux de participation à la grève générale est de 75 pc pour le secteur privé.