Des milliers de manifestants partisans du Front populaire et des représentants de partis politiques et de la société civile ont appelé, vendredi matin, à la désobéissance civile lors d’une marche pacifique, organisée à l’avenue Habib Bourguiba, en signe de protestation contre l’assassinat du coordinateur général du courant populaire et député à l’Assemblée constituante Mohamed Brahmi.
« Ce mouvement de protestation est un pas étudié vers la désobéissance civile qui a commencé jeudi dans les différentes régions du pays notamment à Sidi Bouzid et à Jendouba et se poursuivra aujourd’hui à Tunis jusqu’à la chute du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée constituante », a déclaré Naceur Laouini, leader du Front populaire à l’agence TAP.
Laouini a indiqué que la légitimité de l’Assemblée constituante et de tous les pouvoirs qui en relèvent n’a plus aucun sens, estimant que la situation en Tunisie exige actuellement de passer à une nouvelle étape.
De son côté, Najet Belaïd, sur du martyr Chokri Belaïd assassiné le 6 février 2013, n’a pas caché sa peur pour l’avenir de la Tunisie qui, a-t-elle dit, est devenue le théâtre de drames et d’assassinats politiques.
Mme Belaïd a accusé de nouveau le Mouvement Ennahdha d’être derrière ces assassinats, jugeant qu’il s’agit « de l’unique mouvement terroriste dans le pays » et mettant en garde contre le discours de haine et de violence tenu par plusieurs de ses leaders. « Si les Tunisiens avaient pris en considération les actes terroristes commis par Ennahdha dans les années 90, ils n’auraient pas voté pour lui en 2011 », a-t-elle soutenu, faisant remarquer que les Tunisiens qui l’ont conduit au pouvoir expulseront tous les ennemis de l’Etat civil et de la liberté.
La marche qui a démarré vers 11h devant le siège de l’UGTT à la place Mohamed Ali à Tunis en direction de l’avenue Habib Bourguiba puis devant le siège de l’ANC au Bardo s’est déroulée pacifiquement à l’exception de quelques tentatives menées par des groupes de jeunes visant à provoquer les manifestants.
Un grand nombre de citoyens ont commencé à affluer dès les premières heures de la journée de vendredi à la Place Mohamed Ali devant le siège de l’UGTT à Tunis et ce pour dénoncer l’assassinat politique de Mohamed Brahmi abattu, jeudi, devant son domicile à la Cité El Ghazela dans la région de l’Ariana.
Une source de l’UGTT a précisé que contrairement à ce qui a été diffusé par d’autres médias, la centrale syndicale n’a pas fait appel à une marche pacifique ou à un rassemblement autre que la grève générale décidée pour ce vendredi.
Selon la même source, le Front populaire, l’Alliance civile et politique et d’autres organisations et partis politiques ont appelé à une marche pacifique pour ce vendredi à 11h à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis pour dénoncer l’assassinat du militant Mohamed Brahmi.
Non loin du siège de l’UGTT, les correspondantes de l’agence TAP ont constaté la présence de quelques jeunes qui cherchaient à inciter les gens à aller travailler et à boycotter la grève générale. Un important dispositif sécuritaire a été déployé à l’avenue Habib Bourguiba pour encadrer cette marche.