Le président de la République provisoire Moncef Marzouki a proposé lundi la création d’un conseil supérieur de l’éducation permettant de planifier l’avenir du secteur de l’éducation et de l’enseignement.
Lors d’une cérémonie officielle organisée au palais de Carthage pour célébrer la journée du savoir, le président Marzouki a estimé que le conseil supérieur de l’éducation peut servir d’espace d’interaction avec la société civile autour de l’avenir de l’éducation en Tunisie et pour résoudre les problèmes qui se posent. Il s’agit de mettre aussi en place un espace de concertation avec les éducateurs ou encore au niveau des hauts cadres des ministères avec la participation de toutes les parties.
La cérémonie à laquelle ont pris part le président de l’assemblée constituante Mustapha Ben Jaafer et le chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh a été l’occasion pour honorer 38 jeunes, parmi les lauréats des examens nationaux et universitaires dans les différentes sections et spécialités.
Passant en revue les problèmes qui se posent dans le secteur de l’éducation, le président Marzouki a évoqué en particulier la fuite des cerveaux et la détérioration de la qualité de l’enseignement en raison de l’adoption de politiques dont l’objectifs est de réaliser des taux de réussite élevés.
Il s’agit aussi de la régression de la valeur morale de l’évaluation, l’adoption de réformes irréfléchies, l’absence d’une stratégie claire et la prédominance des considérations politiques. “L’ensemble de ces facteurs ont fait que les universités sont désormais considérées comme des usines pour former des chômeurs”, a- t-il estimé.
De son coté le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Moncef Ben Salem a indiqué que le taux de retour au pays des étudiants lauréats après avoir terminé leurs études à l’étranger s’est situé à 7% durant les cinq dernières années. Il a aussi indiqué que 40 boursiers tunisiens poursuivront leurs études cette année à l’étranger contre 65 boursiers auparavant.
Le ministre a aussi relevé dans le même sens le projet de création d’un pôle universitaire d’excellence dans la zone frontalière tuniso-algérienne. Ce pôle permettra aux étudiants des deux pays de poursuivre de hautes études sans être obligés de partir en France ou en Allemagne. Il a aussi souligné les efforts déployés en vue de renforcer la coopération avec la Libye dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Passant en revue les résultats de l’année universitaire 2012-2013, M. Ben Salem a expliqué que le taux de réussite a atteint un niveau satisfaisant avec 76% avec un taux de 100 % pour ce qui est de l’architecture. Il a aussi relevé que les examens qui ont été reportés à l’université de Jendouba se dérouleront le 26 août prochain.
Sur un autre plan, M. Ben Salem a indiqué que 79% des lauréats au baccalauréat 2013 ont obtenu l’un des quatre premiers choix dès le premier tour de la session d’orientation dont les résultats seront annoncés à partir de demain mardi.
De son coté le ministre de l’éducation, Salem Labyedh a affirmé dans son intervention que l’école publique nécessite aujourd’hui, après deux et demi de la révolution, un plus grand intérêt en tenant compte de sa fonction éducative et d’enseignement qui en fait une véritable locomotive pour la société démocratique.
Il a aussi affirmé que l’école nécessite un consensus sociétal qui soit le point de départ pour une réforme devenue une nécessité et une urgence afin qu’elle puisse atteindre ses objectifs dans l’éducation des générations futures.
M. Labyedh a à ce propos mis en exergue l’importance d’engager une réforme profonde pour ce qui est de la place occupée par la langue nationale afin qu’elle soit u diapason d’une société libre et souveraine et dont les membres ne sont pas sujets à un dédoublement de la personnalité ni à une crise identitaire. Il s’agit aussi de modifier l’ancien héritage dans le domaine linguistique et de mettre fin aux contradictions qui existent dans l’enseignement des sciences.
Il a aussi relevé la nécessité d’adopter des législations coercitives pour mettre un terme au fléau des cours particuliers qui portent atteintes au budget familial tout en dénigrant le statut de l’enseignant.
Le ministre a aussi soutenu la nécessité de réviser le système d’évaluation des examens nationaux et de la correction affirmant qu’il est urgent de dévoiler les résultats médiocres issus de l’actuel système qui permet d’inclure 25% de la moyenne annuelle de l’élève dans la moyenne finale à l’examen du baccalauréat.