Tunisie – Assassinat de Farhad Hached : SDECE m’a tué

Le 5 juillet 2013, au 2ème jour de sa visite d’Etat en Tunisie, le président de la République française, François Hollande, a livré à la famille Hached l’ensemble des archives de l’État à propos de l’assassinat, le 5 décembre 1952, du secrétaire général de l’UGTT.

Ces documents mis sous scellé depuis 1952 au centre des archives du ministère de la Défense, ont levé le voile sur l’implication du service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) dans l’attentat du 5 décembre.

Un télégramme envoyé le 16 mai 1952 par le résident général de France en Tunisie, Jean de Hauteclocque, à son ministre des Affaires étrangères, insiste sur le danger que représente Farhad Hached pour la France.

Selon le rapport du SDECE, quelques jours avant l’assassinat du responsable syndical, une équipe des services de renseignements français a été envoyée de Paris pour espionner Farhat Hached.

Ces révélations mettent fin aux fausses pistes selon lesquelles “la Main rouge“, une organisation française, comparable à une milice, serait derrière l’attentat du 5 décembre 1952.

Un autre télégramme envoyé par de Hauteclocque au Quai d’Orsay et daté du 13 juin 1952 révèle que  Slaheddine Baccouche , alors ministre et conseiller beylical, aurait demandé de prendre à l’encontre de Farhat Hached une mesure d’éloignement administratif.

Ce denier, selon M. Baccouche, préparait un coup d’Etat  pendant la cérémonie du sceau (signature des nouveaux décrets) au palais beylical le 4 décembre 1952.

Retour sur les faits

Le vendredi 5 décembre 1952 à 8h du matin, Farhat Hached sort de sa maison à Radès et se dirige vers le GP1 où une voiture de type Simca 8 noire l’attendait. Elle le suit, le dépasse, l’un des hommes à bord lui tire dessus à la mitraillette. Plusieurs coups. La Simca part ensuite en trombe. Mais Hached est juste blessé à la main et à l’épaule, il sort de la voiture à la recherche de secours.

Il voit un camion stationné dans les parages (probablement faisant partie des cellules dormantes du SDECE) qui appartient à la CTT, l’ancêtre de la STEG. Sa mission, probablement faire le guet. Très vite, une Jeep rouge arrive alors qu’il abordait le chauffeur du camion. Les trois hommes à l’intérieur, des militaires, lui proposent de l’emmener à l’hôpital.

Ils l’achèveront dans la voiture d’un coup dans le thorax et un autre sur la tempe et le jettent un kilomètre plus loin, à Bir El Kassaâ. Les trois hommes de la Jeep faisaient partie, selon Noureddine Hached, du SDECE… Les témoins, eux, se rétracteront par la suite.

Qui a donné l’ordre de tuer Farhat Hached? Qui l’a signé? Beaucoup de questions restent sans réponse. Et cette restitution à la Tunisie des archives sur l’assassinat du syndicaliste tunisien n’aura pas servi à grand-chose, étant donné que tous les faits relatés ci-dessus étaient déjà connus depuis des lustres. Il n’y aucun élément nouveau…

Avec la Presse de Tunisie

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