Donnant des précisions à la suite de la levée forcée du sit-in “Assoumoud” observé depuis des mois, Place de la Kasbah, par un groupe de bénéficiaires de l’amnistie générale, la Présidence du gouvernement a souligné qu’il était “du devoir de l’Etat d’appliquer la loi à tout le monde, sans exception ni calculs”.
Après en avoir référé au ministère public, indique mardi la Présidence du gouvernement dans un communiqué, les autorités compétentes ont procédé comme ils devaient le faire pour appliquer la loi, les participants au sit-in ayant “refusé de mettre volontairement fin à leur mouvement ou d’entreprendre des démarches pour se faire délivrer une autorisation. “Pourtant, souligne le communiqué, ils avaient été avertis et s’étaient vu octroyer plus d’une fois des délais supplémentaires pour obtempérer. Une partie du groupe est même allée jusqu’à importuner les gens à leur entrée ou à leur sortie du siège du gouvernement”.
Le gouvernement qui s’est fixe pour priorités la réalisation de la justice transitionnelle, la réhabilitation des victimes du régime déchu et la réparation des préjudices matériels et moraux subis, a fait des avancées importantes pour ce qui est de mettre en application le décret-loi portant amnistie générale, et ce par le recrutement direct des bénéficiaires de l’amnistie dans le secteur public et l’engagement des procédures de reconstitution du parcours professionnel des personnes réintégrées dans leurs postes, ce à quoi s’ajoutent des interventions en faveur de certains cas urgents qui se sont vu octroyer l’accès à la couverture santé et une assistance pour retrouver des conditions de vie décentes”.
Dans une Déclaration rendue publique, mardi, suite à la levée du sit-in “Assoumoud” (résistance), le mouvement Ennahdha appelle, pour sa part, le gouvernement à répondre, rapidement, aux “doléances légitimes des victimes de l’arbitraire parmi les anciens détenus politiques”.
Le mouvement apporte son “soutien aux victimes du régime déchu, à leur droit à des dédommagements et à ce que les personnes impliquées dans des faits de torture doivent rendre des comptes”, lit-on dans cette déclaration.
De même, l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques exprime, dans une Déclaration, son indignation contre la levée du sit-in par la force au lieu de l’engagement d’un dialogue et d’une concertation avec les anciens prisonniers politiques. L’association fait part de son “soutien inconditionnel” aux sit-inneurs de la Kasbah et à “leur juste cause” réclamant l’application immédiate du décret-loi du 19 février 2011 portant amnistie générale.