Festival de Carthage 2013 : One Republic, Soirée étincelante et burlesque

Le public jeune, venu assister massivement à la deuxième soirée du festival de Carthage, a pris son mal en patience, samedi soir, face aux rafales de vent qui soufflaient sur les gradins de l’amphithéâtre de Carthage et le crachin qui tombait finement sur les lieux, chose qui a d’ailleurs acculé le groupe “One Republic” à reporter de quelques dizaines de minutes son entrée sur scène.

A en juger par le nombre assez important de l’assistance, on comprend facilement qu’il était impossible de se retenir et de lutter contre les pulsions de la fête et de la joie et d’accueillir le groupe “One Republic” en défiant un temps quelque peu maussade. C’est en effet à une heure assez tardive (vers 23h10), mais sous les ovations et acclamations du public que le groupe fait son apparition sur scène.

Deux mots pour justifier un retard causé par la pluie et la formation américaine entame son morceau d’ouverture qui a vite fait de réchauffer des cœurs déjà ardents et un public déjà fébrile. Sous la houlette de Ryan Tedder, le groupe “One Republic”, a vite fait de remonter la sauce auprès d’un public acquis. Jeunes et moins jeunes n’ont pu résister au combat des décibels et se sont laissés bercer aux rythmes d’une musique aux consonances pop et rock. Interprétant “Apologize”, leur tube qui caracole aux sommets des hits parades, depuis un bon bout de temps, et qui est à l’origine de sa renommée, le groupe a été agréablement surpris par un public averti qui connaissait par cœur le refrain du titre.

La communion fut totale au point que Ryan Tedder révèlera sa fascination. «Vous êtes adorables et je suis vraiment heureux de me produire dans ce théâtre chargé d’histoire dont je connais les épisodes. J’espère y revenir plus fréquemment pour vous retrouver», a-t-il lancé, sous les applaudissements d’un public ravi, avant de reprendre avec le reste de l’orchestre “If I lose Myself”, un autre tube qui tient le haut du pavé. Excités, on sentait l’adrénaline des jeunes monter de plusieurs crans pour libérer toute leur énergie avec l’interprétation du morceau “All the right movies and secrets”.

Tout au long du concert, le public était transporté par les notes musicales dans un voyage initiatique. Les yeux grands écarquillés et les oreilles tendues, les présents écoutaient dans un silence religieux, “Good life”. Cela encouragea Tedder à faire une immersion au sein du public pour chanter “Come Back”, un titre fort mélodieux qui enflamma le public des gradins.

Ce fut une soirée fantastique, un moment inoubliable, un spectacle de haute voltige servi avec la délicatesse des notes et l’harmonie des sons. On avait droit à une palette riche de voix, à une musique jouée avec beaucoup de dextérité qui a emballé les spectateurs. Une soirée «sacrée» pour les fêtards et les «clubbers» invétérés, fut-ce-t-elle au mois de Ramadan. Une succession ni ambivalente ni choquante pour un pays trois fois millénaire, diront les adultes venus accompagner leurs chérubins au spectacle.