La fédération générale des chemins de fer relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a observé, jeudi, un sit-in près de la gare ferroviaire de la Place Barcelone à Tunis pour revendiquer la garantie de la transparence et l’égalité des chances dans les recrutements.
La fédération accuse les partis au pouvoir et notamment le Mouvement Ennahdha d’être derrière les recrutements effectués, récemment, au sein de l’entreprise “de manière anarchique et dans l’irrespect total de la loi”.
“Nous dénonçons tous les recrutements effectués récemment au sein de la SNCFT et nous revendiquons le passage obligatoire, comme prévu par la loi, des candidats par un concours pour garantir l’égalité des chances entre tous”, a déclaré à la TAP, Moncef Mimouni, secrétaire général de la fédération.
“Pas plus loin que la semaine dernière, 14 personnes ont été recrutés juste pour leurs appartenances politiques notamment au parti Ennahdha et aux ligues de protection de la révolution, outre une dizaine, hier mercredi, et une cinquantaine il y a quelques jours à Menzel Bouzayène”, a- t-il fait savoir.
“Tous les recrutements doivent être effectués dans le cadre du respect de la loi et en concertation avec la fédération afin de garantir le droit de tous au travail, autrement nous sommes prêts à hausser le ton pour lutter contre ces pratiques illégales”, a-t-il mis en garde, faisant observer que la plupart des nouveaux recrutés, âgés entre 47 et 50 ans, ont été affectés dans des postes qui ne conviennent pas du tout à leurs profils”. M. Mimouni a signalé que “ces recrutements anarchiques ont créé une tension au sein de l’entreprise et démotivé le personnel alors que la SNCFT connaît actuellement un déficit de 100 millions de dinars”.
De son côté, Mabrouk Oueslati, retraité de la SNCFT a indiqué que la direction de la société a justifié les recrutements effectués sans concours par “cas sociaux”, ajoutant que le cas de son fils handicapé et diplômé depuis 2010 n’a pas été concerné par ces recrutements. “Pourtant, selon le statut des cheminots partout dans le monde, la priorité dans le recrutement est accordée aux enfants des retraités de l’entreprise, déplore Mustapha Riahi retraité depuis trois mois après environ 38 ans de service et père de deux jeunes diplômés au chômage depuis des années.
Pour sa part, Khadija Yahiaoui a confié à la TAP que son fils, actuellement au chômage, et diplômé depuis 2003 a réussi au concours organisé en 2010 mais son nom a été supprimé de la liste des admis pour être remplacé par quelqu’un d’autre.