Le système de santé en Tunisie est un système avancé en terme d’effectif et de qualité de soins mais il souffre encore “de lacunes” en raison d’une répartition inéquitable des services de santé au plan régional, a estimé un haut responsable de la Banque Mondiale.
“La Tunisie a plus de médecins, d’infirmiers et de sages femmes que la plupart des pays en développement de la région MENA”, a indiqué le directeur du secteur de santé, nutrition et population à la Banque mondiale Enis Baris lors d’une interview accordée à l’agence TAP.
“Alors que le gouvernorat de Tozeur compte seulement 2 médecins pour 10 mille habitants, le gouvernorat de Sfax, en recense 35 pour 10 mille habitants”, a dit M. Baris en marge de sa participation fin juin à Tunis au lancement de la stratégie de la Banque Mondiale sur le secteur de la santé, nutrition et population (HNP) dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
“En moyenne, la Tunisie a autant de médecins par habitant que la Turquie et la Corée. Pour autant, on observe des disparités régionales concernant la densité de médecins”, a- t-il ajouté.
Les équipements sanitaires sont aussi “relativement bien répartis”, a souligné M. Baris, qui signale que des défis restent posés en raison des disparités régionales en matière d’état de santé de la population et d’accès aux services de soins. Il relève aussi l’augmentation des dépenses de santé qui restent à la charge des ménages, les retards et la qualité des soins ainsi que le faible niveau de satisfaction des patients.
Pour faire face à l’inégalité d’accès aux services de soins, le haut responsable de la Banque Mondiale recommande de prendre en considération l’approche de l’offre et de la demande lors de la répartition des services de soins et “d’éviter la répartition inappropriée du budget consacré à la santé”, a-t-il dit.
“La responsabilité de l’Etat consiste à piloter, gouverner et financer le système de santé”, a encore relevé M Baris, estimant que le succès de l’Etat dans la promotion du système de santé est tributaire de la responsabilisation des institutions sanitaires.
“Le ministère de la santé est le principal pilote, financier et fournisseur de soins. Il est aussi responsable du contrôle des activités du secteur privé”. a-t-il indiqué.