“L’enseignement de la fiscalité, en tant que spécialité à l’université tunisienne, la promotion de la recherche scientifique et l’assainissement de l’administration, sont les fondements de la réforme de la fiscalité en Tunisie”, selon les conseillers fiscaux qui ont tenu une conférence de presse, lundi à Tunis. «Le système de la fiscalité ne pourra se développer sans la promotion de cette spécialité, au sein des universités tunisiennes qui souffrent actuellement, d’un grand manque au niveau du cadre enseignant» ont-ils souligné.
Le président de la chambre nationale des conseillers fiscaux, Abderrazak Khouja, a dénoncé pour sa part, “le rejet par la présidence du gouvernement, du projet de la restructuration de la profession de conseiller fiscal, lors d’une séance ministérielle, tenue le 24 juin dernier à la Kasbah”. «Ce projet qui vise à organiser la profession de conseiller fiscal, de manière à l’aligner aux standards internationaux, est bloqué depuis 1994», a-t-il avancé, soulignant l’importance du rôle du conseiller fiscal dans la réforme du système et dans la garantie de la justice fiscale.
Lassaâd Dhaouadi, chargé des relations extérieures au groupement professionnel des conseillers fiscaux, a souligné que le gouvernement actuel ne fait que poursuivre la même politique adoptée par ceux qui l’ont précédé «en consacrant la corruption, la malversation et le gaspillage de l’argent public, en nommant les personnalités de l’ancien régime et en marginalisant le rôle des conseillers fiscaux».
Il a considéré que «le gouvernement n’a pensé à engager la réforme de la fiscalité, qu’après avoir eu les directives du Fonds monétaire international, alors que les conseillers fiscaux ont longtemps appelé à instaurer les mesures de réforme».
M. Dhaouadi est même allé jusqu’à dire que «les mêmes personnes qui ont mis en place un système de fiscalité mafieux, sont aujourd’hui chargées de sa réforme», relevant “la nécessité de supprimer certaines taxes imposées aux entreprises, pour promouvoir leur compétitivité et la création d’emplois et d’annuler les dispositions fiscales mafieuses, conçues par les symboles de l’ancien régime et qui ne sont pas conformes aux standards internationaux”.
Dans ce contexte, il a fait remarquer que “toutes les propositions de réforme fiscale, ont été rejetées essentiellement, par les constituants représentant le parti au pouvoir, lors de la discussion du budget complémentaire de l’Etat au titre des exercices 2012 et 2013, au sein de la commission des finances et en séance plénière”.
Il s’agit, a-t-il précisé, “de la restructuration du conseil national de la fiscalité actuellement présidé par le ministre des finances, de la création de la police fiscale et de la revalorisation du conseil national des services».
M. Dhaouadi a, encore mis l’accent sur “l’importance de préserver les richesses nationales du pays notamment dans les domaines du pétrole et des mines, lesquelles sont convoitées par des entreprises étrangères”.