Des Keffois devant la justice pour avoir manifesté en “fouta”

Des Keffois, arrêtés samedi soir pour avoir manifesté au centre ville du Kef (nord ouest du pays), habillés de “fouta”, grand morceau de tissu utilisé comme tenue de bain traditionnelle, comparaîtront lundi devant la justice, accusés “d’atteinte aux bonnes mœoeurs”, a confirmé dimanche une source sécuritaire.

“Les 19 protestataires, dont quatre jeunes filles, vont comparaître devant la justice lundi, accusés d’atteinte aux bonnes moeurs”, a précisé une source sécuritaire au correspondant de l’Agence TAP dans la ville du Kef, région réputée pour la richesse de son répertoire théâtrale.

Les manifestants, qui étaient en “fouta”, avaient été arrêtés samedi alors qu’ils participaient à un sit-in dans l’une des principales artères de la ville du Kef, pour dénoncer “l’incendie criminel”, il y a une dizaine de jours, par “des inconnus” du local de l’association des amis du théâtre et du cinéma de la ville du Kef. Des artistes, représentants des ONG et associations de défense des droits humains ainsi que des militants de partis politiques, ont annoncé une importante mobilisation demain lundi pour soutenir les manifestants et dénoncer “les tentatives pour limiter la liberté d’expression et de création”, ont-ils affirmé.

“Ces arrestations sont une atteinte à la liberté d’expression et de création”, a estimé le coordinateur régional de la section de la Ligue Tunisienne des droits de l’homme, Ali Khammassi.

“Il s’agit d’une atteinte au droit de manifestation pacifique, sous toutes ses formes”, a-t-il dit, tout en dénonçant les atteintes et les violences dont sont fréquemment victimes les créateurs, les hommes de culture et Les journalistes.