Les derniers événements survenus en Egypte sont venus démontrer la justesse du processus emprunté par la Tunisie, tout comme ils sont venus inciter le pays à améliorer ce procesus, à en accélérer la cadence et à parvenir à un plus large consensus socio- politique, a affirmé, jeudi, le président de la République provisoire Moncef Marzouki. « Ces événements nous interpellent, aussi, à permettre, de nouveau, au peuple, d’exercer sa souveraineté et à mettre fin à la phase transitoire », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse qu’il a donnée conjointement avec le président Français François Hollande.
Le peuple Tunisien, a-t-il poursuivi, est appelé, plus que jamais, à conforter son adhésion à ce processus qui, malgré les différends, a réussi à préserver l’unité de l’Etat et la cohésion sociale ». « Il s’agit là d’une soupape de sécurité contre les dangers qui guettent notre pays en cette phase transitoire délicate », a-t-il lancé.
Selon Marzouki, l’ingérence de l’institution militaire dans les affaires politiques et dans le fonctionnement des établissements civils est un acte rejeté dans les législations internationales et africaines, dans la mesure où elle risque d’amplifier la crise politique et d’élargir la vague de violence et d’extrémisme.
L’Egypte, a-t-il estimé, aurait du élargir la légitimité électorale à une légitimité consensuelle qui, selon lui, est la seule garante de l’unité du peuple. A cet égard, il a formé l’espoir de voir les Egyptiens parvenir, dans les plus brefs délais, à un consensus politique et appelé les Egyptiens à faire preuve de retenue et à réunir les conditions de réussite de la réconciliation nationale et de la passation du pouvoir à une autorité civile démocratiquement élue.
Marzouki a tenu à exprimer sa préoccupation face à l’amplification de la situation en Egypte, marquée notamment par l’arrestation des journalistes et des politiciens et la fermeture des établissements médiatiques, exhortant, à ce propos, « les autorités égyptiennes en place à protéger l’intégrité physique et morale du président Morsi et des membres du gouvernement égyptien ».