Le mouvement Nidaa Tounes déclare, jeudi, “se ranger totalement aux côtés de la volonté du peuple tunisien et de sa jeunesse”, appelant à “dissoudre le gouvernement, à former, après concertations, un gouvernement de salut national constitué de compétences nationales et à définir une feuille de route claire pour les élections”.
“Il est temps de revoir le processus de transition démocratique dans sa totalité, de mettre en place une commission technique pour rectifier le projet de Constitution, de proclamer immédiatement la dissolution des ligues de protection de la révolution et de traduire en justice les personnes qui y sont impliquées”, ajoute le mouvement dans son communiqué.
Le texte précise que ces décisions avaient été prises par le bureau exécutif du mouvement réuni jeudi sous la présidence de Béji Caïd Essebsi pour examiner la situation aux plans national, régional et international, soulignant “la nécessité de corriger immédiatement le processus de transition”.
Pour Nidaa Tounes, la situation présente se caractérise par “l’absence de légitimité électorale et consensuelle”, “l’obstination du mouvement Ennahdha et de ses alliés dans le processus de rédaction de la constitution”, “le noyautage des institutions de l’Etat par les partisans aux dépens des compétences, en particulier dans l’institution sécuritaire”, “l’ingérence dans la justice et son instrumentalisation contre les adversaires” et “l’incitation à la violence”.
Le communiqué met en évidence “la détérioration de la situation sociale, faute de politique de lutte contre la flambée des prix qui accable les citoyens, ce à quoi s’ajoute la persistance de la marginalisation des jeunes sans emploi et de la politique de favoritisme en matière de recrutements”.
Ce communiqué fait suite à une autre déclaration du mouvement au sujet des évènements survenus en Egypte, dans laquelle Nidaa Tounes estimait que “le peuple égyptien n’est descendu par millions sur les places publiques et dans les rues qu’en raison du piétinement des mécanismes de dialogue national et de l’impossibilité de parvenir à un consensus”.