Les membres du collectif de défense et du comité de soutien d’Amina Sboui, activiste du mouvement Femen, ont demandé, mercredi, qu’elle soit remise en liberté, dénonçant des vices de procédure imputés au parquet de Kairouan.
Amina a été déférée pour détention d’engin incendiaire, atteinte aux bonnes murs et profanation d’un cimetière. Les procédures judiciaires en vigueur ont été transgressées pour saper le moral d’Amina, a estimé l’avocate Hayet Jazzar, lors d’une conférence de presse tenue par les comités de défense et de soutien de Amina Sboui, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens. Me Hayet Jazzar a précisé que sa cliente a été traduite trois fois devant la
justice, alors que la loi n’autorise cette procédure qu’une seule fois. L’avocate a également souligné que le recours au fractionnement du délit imputé de sa cliente en deux chefs d’inculpation distincts, par le ministère public, est illégal, demandant de ce fait la remise en liberté de l’activiste tunisienne.
Selon cette avocate, les témoins qui avaient affirmé, dans leurs dépositions, que Amina Sboui avait tenté de se déshabiller dans un cimetière, se sont entre-temps rétractés. Hayet Jazzar a précisé encore qu’aucune date du procès n’a été encore fixée.
De son côté, le membre du comité de soutien, Sadok Ben Mhenni, a affirmé que la cour d’appel de Sousse examinera jeudi 4 juillet le deuxième chef d’inculpation d’Amina relatif à la possession d’engin incendiaire, après un premier jugement prononcé par le tribunal de première instance de Kairouan, la condamnant à une amende de 300 dinars.
Sadok Ben Mhenni affirme cependant qu’Amina Sbouia était en possession d’une bombe paralysante pour sa défense personnelle et non d’une bombe incendiaire.
Agée de 18 ans, Amina Sboui a été arrêtée, le 19 mai dernier, à Kairouan, alors qu’elle était en train de taguer le mot “Femen” sur un muret près du cimetière de la ville.