Le Président français François Hollande effectue, les 4 et 5 juillet, une visite d’Etat en Tunisie, à la tête d’une importante délégation de ministres, institutionnels, parlementaires ainsi que de représentants des milieux économiques, culturels et de la société civile.
Cette visite, la première d’un président français en Tunisie après la révolution, se veut l’expression de la volonté commune de renforcer les relations séculaires d’amitié et de développer le partenariat franco-tunisien. Les relations entre la Tunisie et la France se distinguent à maints égards par leur caractère stratégique qui va bien au- delà des contingences. C’est ce que traduisent des rapports politiques privilégiés et une coopération économique dense et diversifiée, mais aussi les affinités forgées par l’histoire et les brassages humains ininterrompus.
//Soutien à la transition démocratique//
Dès après la révolution tunisienne, la France annonça un plan de soutien en faveur de la Tunisie afin de l’accompagner dans son processus de transition démocratique, ainsi qu’un appui politique au plan bilatéral, au niveau de l’Union européenne et dans le cadre du G8. Dans la foulée, l’échange de visites alla en s’intensifiant, notamment en 2011 (une trentaine de visites de hauts responsables français en Tunisie), flux qui baissa quelque peu, en 2012. Côté tunisien, cet échange a été marqué par la visite officielle en France du président Moncef Marzouki (17-19 juillet 2012), qui a prononcé un discours devant l’Assemblée nationale dans lequel il a souligné le soutien, de tout premier plan, de la France au processus de transition démocratique en Tunisie. Il y eut, également, la visite du chef du gouvernement d’alors, Hamadi Jebali, le 28 juin 2012, à l’invitation du président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises françaises, puis celle conjointe du président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar et du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari, le 5 mars 2013, pour participer au Forum “Investir en Tunisie: nouveau contexte, nouvelles opportunités”.
//Premier partenaire économique//
Au plan économique, la France conserve sa position de premier partenaire économique de la Tunisie tant au niveau des échanges commerciaux que des investissements (hors énergie). Quelque 1269 entreprises françaises ou à participation française y sont installées (40% des entreprises étrangères) avec un volume d’investissements de l’ordre de 2149 MD et 123 mille postes d’emploi (35% du nombre total d’emplois créés par les IDE). La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie, son premier fournisseur (18,9% part de marché) et son premier client (28,7% des exportations tunisiennes). La Tunisie représente 0,9% des exportations et 0,8% des importations de la France, se plaçant au 23e rang des clients et au 24e rang des fournisseurs de ce pays. Ce qui, comparé à sa taille géographique et à son poids démographique, n’est pas négligeable. En 2012 et pour la troisième année consécutive, la balance commerciale entre les deux pays est favorable à la Tunisie avec 113,8% de taux de couverture des importations par les exportations. Au plan financier, une aide au développement de l’ordre de 350 millions d’euros a été annoncée par la France, en 2011, dont une partie sous forme d’appui budgétaire (prêt). Une enveloppe de 185 millions d’euros a, déjà, été débloquée. Par ailleurs, le président français avait fait la promesse de reconvertir une partie de la dette tunisienne en projets de développement. Pour le volet tourisme, la France demeure, pour la Tunisie, le principal marché européen émetteur de touristes, malgré une importante baisse des entrées de Français, en 2011.
//la plus importante communauté tunisienne à l’étranger//
C’est aussi en France que se trouve la plus importante communauté tunisienne à l’étranger (649.234 ressortissants en situation régulière). Inversement, la communauté française de Tunisie est estimée à 30.000 personnes. Des mesures ont été prises, en France, en novembre 2012, pour l’assouplissement des conditions de régularisation de la situation des étrangers sur son territoire (familles, travailleurs et jeunes). L’accord-cadre sur la gestion concertée de la migration et le développement solidaire conclu, en 2008, entre les deux pays, a bénéficié à 2700 personnes par an, encore très loin du quota annuel convenu, soit 9000 postes d’emploi. S’agissant de la coopération décentralisée, une trentaine d’accords de jumelage lient des villes tunisiennes à des villes françaises, outre une quinzaine d’accords de coopération et de partenariat entre des conseils régionaux tunisiens et des régions ou départements français.