Les agressions physiques et morales qui touchent les journalistes dans l’exercice de leur activité et la responsabilité des politiques à l’égard de ce phénomène, étaient au centre d’une conférence de presse tenue par le parti « Al-Amen », sous le slogan « le phénomène de la violence contre les journalistes: Jusqu’à quand ? ».
Le président de l’association des jeunes journalistes, Abderraouf Bali, a déclaré, à cette occasion, « que les agressions à l’encontre des journalistes se sont accentuées parallèlement à l’amplification des tiraillements politiques dans le pays », dénonçant les agissements de certains politiques qui remontent leurs partisans contre les journalistes à travers « un discours haineux et dangereux ».
Il a appelé, dans ce sens, les politiques et les acteurs de la société civile, à organiser un dialogue pour trouver des solutions à même de mettre un terme à ces agressions, d’améliorer la condition matérielle et professionnelle des journalistes et de garantir leur indépendance, conformément aux conventions internationales en la matière.
De son côté, le secrétaire général du syndicat général de la culture et de l’information, Nabil Jmour, a exhorté toutes les structures professionnelles représentatives des journalistes à s’unir et à dépasser les différends afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il prenne des mesures draconiennes propres à mettre fin à ce phénomène.
Il a mis en garde contre la reproduction du scénario algérien des années 1990 en Tunisie. Le représentant du Centre de Tunis pour la liberté de la presse, Yassine Jelassi, a, pour sa part, fait état du recensement de 300 actes d’agression contre les journalistes en 2013, indiquant que les poursuites en justice constituent « une preuve importante de ces agressions ».
Jelassi a également précisé qu’une moyenne de 4 à 5 journalistes sont interrogés, chaque mois, dans les commissariats, alors que la loi stipule que les interrogatoires des journalistes relèvent du ministère public. Il a dans ce sens mis l’accent sur l’impunité des agresseurs, estimant « qu’ils bénéficient de l’appui de partis au pouvoir, à l’instar des LPR ».
Saluant le rôle des médias dans le processus de transition en Tunisie, le secrétaire général du parti « Al-Amen », Lazhar Bali, a affirmé que les droits des journalistes ne figurent pas en bonne place dans le projet de Constitution, appelant les partis politiques à conclure un pacte moral dans lequel ils s’engagent à ne pas agresser physiquement les journalistes et à ne pas porter atteinte à leur liberté d’expression.