La Coalition civile pour la défense de la liberté d’expression a mis en garde contre la gravité de la poursuite des procès pour délit d’opinion et dénoncé l’emprisonnement de certains jeunes ayant choisi de s’exprimer par la musique et le blogging.
Dans une déclaration, rendue publique, lundi, l’Alliance regrette que ces jeunes soient poursuivis en justice à l’heure où des instigateurs de la violence et de la haine sévissent en toute impunité.
Cette déclaration intervient un jour avant la comparution en appel de Alaa Yaacoubi, plus connu sous le nom de « Weld el 15 » qui a été condamné, le 13 juin courant, en première instance, à deux ans de prison ferme pour « une chanson jugée insultante » envers les policiers, diffusée sur YouTube.
Le procès de « Weld el 15 », ajoute la déclaration, intervient 15 mois après celui des deux bloggeurs Jaber Mejri et Ghazi Béji, condamnés le 28 mars 2012, à sept ans et demi de prison, pour avoir publié, sur leur page « Facebook », des écrits et des caricatures jugés offensants pour l’islam.
La Coalition demande, dans ce sens, l’annulation des jugements prononcés contre ces jeunes et la cessation du recours au code pénal et aux peines privatives de libertés dans les délits d’opinion, comme c’était le cas sous l’ancien régime.
La Coalition exprime, par ailleurs, sa profonde indignation et sa vive condamnation de la recrudescence des agressions systématiques contre le journalistes et les professionnels des médias, dans l’accomplissement de leur mission, « alors que les auteurs de ces agressions et leurs commanditaires bénéficient, étrangement, de l’impunité la plus totale ».
La Coalition réclame, dans ce contexte, l’application du décret-loi n°115 de l’année 2011 relatif à la liberté de la presse, de l’impression et de l’édition, qui est conforme aux standards internationaux en matière de liberté d’expression et de restrictions à cette liberté, et qui garantit, dans son article 14, une protection du journaliste et criminalise son agression.
Rappelons que la Coalition civile pour la défense de la liberté d’expression comprend la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le Syndicat général de la Culture et de l’Information relevant de l’UGTT, le Syndicat tunisien de la presse indépendante et de la presse des partis, le Syndicat tunisien des radios libres, l’Association « Yakadha » pour la démocratie et l’Etat civil, et le Centre de Tunis pour la Liberté de la presse (CTLP).