Une rencontre avec la presse a été organisée, mercredi, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens sur les développements dans le dossiers judiciaires des jeunes originaires de la zone de Dkhila (Gouvernorat de la Manouba), arrêtés à la suite de mouvements de protestations organisés pour réclamer des emplois et l’exploitation des terres domaniales de leur zone qui avaient été cédées à des privés.
La présidente du comité de soutien aux prisonniers de Dkhila qui a organisé la conférence de presse, Sawsen Sallami, a exposé les différentes étapes de ces mouvements populaires vécus par la zone de Dkhila, à la fin du mois d’août 2012, à la suite de la privation de 500 travailleurs parmi les habitants de leur droit à l’emploi dans les terres agricoles domaniales, après leur licenciement par un des investisseurs privés “connu pour être lié aux affaires de corruption sous l’ancien régime”, selon elle.
Elle a affirmé que “le sit-in pacifique observé par les habitants de la localité, au cours de cette période, a été fortement réprimé par les forces sécuritaires qui avaient procédé à l’arrestation d’un important groupe de sit-inneurs, réduit, par la suite, à 12 personnes dont trois en état d’arrestation, un laissé en liberté et huit en fuite”.
A propos des développements du dossier, la présidente du comité a expliqué que ces jeunes seront présentés à la justice, le 12 juillet 2013, au tribunal de première instance de Tunis.
De son côté, Hamadi Zoghbi, membre de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), a indiqué que “les terres domaniales de la zone de Dkhila étaient exploitées, depuis 1991, pour l’emploi permanent d’un nombre importants d’habitants, hommes et femmes de la localité, avec, aussi, des recrutements occasionnels, lors des saisons des moissons, avant que le président déchu ne promulgue une loi supprimant le travail agricole dans le cadre des coopératives et, par conséquent, accorder ces terres à des privés qui reviennent de droit au ministère du Domaine de l’Etat et des Affaires foncières. Depuis, les souffrances des jeunes de cette zone ont commencé”.
Il a ajouté que les habitants de ces contrées ont souffert “de multiples injustices, sous l’ancien régime et ont du batailler dur pour arriver à garantir leurs sources de revenus et, voilà, qu’après la révolution pour la dignité et l’emploi, ils croupissent sous les mêmes injustices, surtout que leurs enfants sont détenus et subissent torture et violences”.
Pour sa part, Mohamed Belkhir, membre de l’Union régionale du travail de la Manouba, a appelé les médias à éclairer l’opinion publique sur cette injustice qui dépasse le cadre “de la zone de Dkhila, pour atteindre le coeur de l’économie nationale”.