Le chef d’état-major des armées a affirmé, lundi soir, lors de son passage dans l’émission «Attasiaa Masaa» («9h00 du soir»), sur la chaîne privée Ettounsiya TV, avoir demandé au président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, d’être relevé de ses fonctions, pour se consacrer à sa famille.
Cette annonce, comme l’on pouvait s’y attendre, n’a pas manqué de provoquer des réactions tous azimuts en Tunisie.
Ainsi, pour le président du parti UPL, Slim Riahi, le général Rachid Ammar a préféré partir la tête haute avant d’être démis de ses fonctions. «L’intervention de Rachid Ammar dénotait d’une certaine amertume et d’un orgueil blessé et son annonce relevait plus de sa volonté de s’enorgueillir des services qu’il a rendus à la nation», a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur sa page facebook.
De son côté, l’ancien secrétaire général du CPR et actuel président du parti “Le Courant Démocratique”, Mohamed Abbou, a estimé que le départ à la retraite du général Ammar est une bonne chance. «Ça apporterait un nouveau souffle à cette institution et les yeux du nouveau dirigeant ne se fermeront qu’après avoir éliminé le problème de Jebel Chaâmbi et relevé tous les défis qui se posent à l’institution militaire. Le temps est venu pour que ces officiers et soldats retournent à leur rôle principal: veiller sur les frontières du pays», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le député à l’ANC, Hichem Hosni, estime, dans une interview accordée à Mosaïque Fm, que la démission du chef d’état-major des armées, dans cette situation de crise, est intrigante et pourrait être due à des pressions ou à un échec.
Interrogé sur les ondes de la même radio, le président du parti réformateur tunisien, Omar Shabou, s’est dit surpris par la décision du Général Ammar de quitter l’armée.
«Je suis confiant quant à l’avenir de l’institution militaire puisque les hauts responsables militaires tunisiens sont aussi compétents que le général Rachid Ammar», a-t-il dit.
Pour le député du CPR à l’ANC, Haithem Belgacem, le chef d’état-major a atteint l’âge de la retraite et devrait être remercié pour les services qu’il a rendus à son pays.
Le successeur du général Ammar doit être à la hauteur des attentes, et l’institution militaire doit rester à l’écart des querelles politiques, a-t-il insisté.
Le porte-parole de la présidence de la République, Adnan Mansar, a annoncé, mardi, dans une déclaration de presse au palais de Carthage, que le président de la République a accepté la mise à la retraite du général Ammar, après plusieurs tentatives de le faire revenir sur sa décision.
Il a déclaré que «l’Armée a ses traditions en tant qu’institution prestigieuse et solide dont la pérennité est préservée sans qu’elle ne dépende d’un général ou d’un officier».
Surnommé “la bête noire“ par certains politiciens, le général Ammar n’a pas encore livré tous les secrets du 14 janvier 2011.
En attendant, la question qui se pose est de savoir qui sera son successeur dans l’institution militaire.
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