“Le Festival International de Carthage doit demeurer une référence mondiale partant de ma conviction que cette manifestation doit reprendre ses années de gloire” affirme Mourad Sakli désigné depuis mars 2013 pour diriger le 49ème Festival International de Carthage (12 juillet-17 août).
Le directeur de cette édition n’a pas manqué d’affirmer que “cet objectif exige une programmation rigoureuse qui tient aussi bien compte de la valeur artistique de l’artiste que du spectacle en lui-même”.
Ce directeur s’est engagé à concevoir un programme aussi riche que diversifié avec 31 spectacles mêlant musique, danse, théâtre et cinéma, au bonheur du public.
Dans une interview accordée à l’Agence TAP, Mourad Sakli a indiqué que, pour cette édition, les critères de sélection des artistes tunisiens ont porté sur leurs qualités techniques et artistiques ainsi que sur les projets qu’ils vont présenter, pour la première fois au festival, condition obligatoire, pour y participer conformément à leur cachet.
En effet “les 7 artistes tunisiens programmés ont demandé des cachets raisonnables de manière à respecter le principe de l’équilibre budgétaire du festival avec à l’affiche trois soirées en solo présentées par Zied Gharsa, Lotfi Bouchnak et Sami Lejmi ainsi que des spectacles co-animés de Hassen Dahmani, Yousra Mahnouch, Mohamed-Ali Kammoun, Nawal Gachem durant cette édition” a-t-il indiqué.
Quant aux critères de sélection des artistes étrangers, Mourad Sakli a fait remarquer qu’ils vont de pair avec les spécificités du Festival et avec les caractéristiques de sa programmation qui ont fait sa réussite depuis sa création en 1964 jusqu’aux années 70 et 80. Ce choix judicieux vient du fait que durant les spectacles d’ouverture ont été choisis des artistes de grande renommée, des ballets ou des troupes populaires ou modernes d’envergure internationale, avec une place pour les jeunes talents.
Pour cette édition, le choix des artistes étrangers a été fait selon plusieurs conditions, dont la qualité technique et artistique de leurs spectacles qui vont être proposés en première, au Festival de Carthage. Parmi les noms que le public attend figure Cheb Khaled, Shaggy, Jean-Michel Jarre, Patricia Kaas, Majda Roumi, et George Benson.
Pour lui, les artistes étrangers qui seront sur scène lors de la nouvelle édition, ont demandé une contrepartie financière acceptable par rapport au budget du festival malgré leur talent.
La programmation théâtrale et cinématographique de cette édition présentera au public les pièces “Tsunami” de Fadhel Jaibi et “Monstranum’s” de Ezzeddine Gannoun, outre le film “Affreux, cupides et stupides” de Brahim Letaief, un menu jugé modeste en nombre par plusieurs hommes de culture. Le directeur du festival, a considéré, à ce sujet, que qu’il s’agit d’un clin d’oeil aux 4ème et 7ème arts.
En effet “Historiquement et dès 1964”, a-t-il expliqué, “c’était le Festival International de Hammamet qui incarnait le plus la force du théâtre”. Il a ajouté que le festival international de Carthage avait aussi programmé des créations théatrales en petit nombre pendant plusieurs éditions, “tradition que essayons de respecter” a-t-il souligné.
Pour rappel, Mourad Sakli, musicologue et musicien reconnu par ses pairs, est maître de conférences à l’Institut Supérieur de Musique de Tunis (ISMT). Ce compositeur a dirigé le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) au Palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Said entre 2002 et 2009 où il a monté des mini- festivals internationaux dédiés notamment aux jeunes virtuoses. Il est également président de l’association de l’Institut Rachidia.
Après avoir été désigné en 2010 directeur du 46ème Festival International de Carthage, il s’est retiré suite à une kabbale montée contre lui par des proches de la famille de l’ancien régime qui voulaient imposer des artistes que lui-même jugeait inaptes à monter sur la scène du prestigieux amphithéâtre de Carthage.