La Tunisie est à la fois un pays d’origine, de transit et de destination de la traite des personnes, constate une étude préliminaire réalisée par l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM).
L’étude dont les résultats ont été présentés vendredi dans le cadre d’une rencontre à Tunis, recommande, notamment, la création de réseaux nationaux, régionaux et internationaux pour échanger les expériences en matière de lutte contre la traite d’êtres humains et organiser des rencontres de sensibilisation, en coordination avec la société civile. Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet SHARE ( Soutien et transfert des mécanismes d’assistance, d’orientation et d’échange d’expérience en matière de traite des personnes), ayant démarré en 2011.
Un projet de loi criminalisant la traite des personnes a été soumis récemment à l’Assemblée nationale constituante. Une fois adoptée, cette législation prévoit la création d’une commission contre la traite d’êtres humains, a indiqué le chargé de mission au ministère de la justice Fayçal Ajina.
Selon Hafedh Ben Miled, coordinateur du projet SHARE, la traite des personnes est un crime classé troisième en termes de gravité, touchant en premier lieu les femmes et les enfants. Mais les craintes se portent sur les cas d’enfants qui mendient dans les rues pour le compte de trafiquants ou encore les femmes et jeunes filles exploitées et maltraitées dans le cadre du travail domestique.
L’étude préliminaire a démarré en 2012 avec la collaboration de plusieurs départements ministériels et membres de la société civile. Elle a porté sur un travail de terrain mené dans le Grand-Tunis et quelques régions intérieures.