Constitutionnaliser les droits de la femme, promouvoir la parité entre les deux sexes et mettre en uvre la stratégie nationale pour la protection contre la violence, sont les principales recommandations issues d’une conférence-débat sur les «Femmes Leaders en Tunisie: vecteur d’équilibre économique, politique et social”.
Organisée, Mercredi, à Tunis, cette rencontre s’est tenue à l’initiative de la chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises (CNFCE), en partenariat avec l’Organisation Internationale du Travail.
Selon Mme Raoudha Ben Saber, présidente de la CNFCE, la conférence cible l’élaboration d’une feuille de route, permettant la mise en place d’une stratégie valorisant le rôle de la femme dans les domaines économique, social, politique et culturel.
Présentant son expérience à la tête de l’organisation patronale, Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA a appelé la femme tunisienne à avoir confiance en soi et faire preuve d’audace pour surmonter les obstacles qu’elle peut rencontrer dans le milieu administratif, faisant remarquer que la femme tunisienne possède tous les atouts lui permettant d’avoir un rôle leader.
Dans son intervention, Mme Samira Friaa Marai, présidente de la commission des droits de femmes, à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la méditerranée (UPM) a précisé, que le pourcentage de la femme active ne dépasse pas les 29%, malgré qu’elle soit très présente dans plusieurs domaines tels que les industries pharmaceutiques (70%), le domaine médical (48%) et la profession d’avocat (31%)…
En ce qui concerne la présence de la femme au sein des pouvoirs exécutif et législatif, elle n’a pas changé, d’après elle, depuis l’année 2008. Il s’agit d’un taux de présence faible, de 8,9%.
Par ailleurs, le taux de chômage des femmes diplômées est élevé par rapport à celui des hommes dans le même cas, avec 48% pour les femmes chômeuses contre 23% pour les hommes, a-elle ajouté.
Mme Friaa Marai a appelé notamment, à multiplier les programmes de sensibilisation au principe d’égalité entre l’homme et la femme et au renforcement de la présence de la femme dans les parlements, à travers la création d’une commission des droits de la femme au sein du ministère de la femme et d’un observatoire des droits de la femmes indépendant.
Pour sa part, Mme Bochra bel Haj Hamida, avocate et militante féministe, a souligné l’importance de réviser, point par point, les lois favorisant la ségrégation des genres, affirmant que la violence faite aux femmes coûte beaucoup à l’entreprise, notamment en terme l’absentéisme. Elle a appelé, à cet effet, à la création de cellules d’écoute à l’UTICA, sur cette question, en vue réduire les charges découlant des actes de violence.
En Tunisie, la moitié des femmes subissent des violences physiques et sexuelles de la part de leurs proches (mari, fiancé..), selon une recherche réalisée par l’office de la famille, a fait savoir Mme Bel HAJ Hmida.