Le SNJT boycotte la conférence de la Présidence sur “les défis du paysage médiatique durant la transition”

snjt_Le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé lundi qu’il ne se rendrait pas à la conférence sur « les défis du paysage médiatique durant la phase de transition », organisée mardi par la présidence de la République.

Le SNJT explique qu’il a décidé de boycotter la conférence en signe de « protestation contre la politique de diversion qui consiste à détourner l’attention des problèmes réels du secteur », affirmant le refus de participer à toute conférence qui sert un agenda politique et une campagne électorale anticipée.

Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le SNJT ajoute que sa décision est dictée par « la poursuite de la régression des libertés publiques et individuelles, en particulier, la liberté d’opinion, d’expression et de création artistique et ce, tant au niveau du projet de Constitution, que de la multiplication des procès inéquitables et des agressions commises contre les journalistes, les créateurs et des activistes de la société civile ».

Le SNJT déplore également « l’absence de réaction positive de la part des trois présidences à l’égard des revendications du SNJT et de la coalition civile pour la défense de la liberté d’expression communiquées à maintes reprises et par divers moyens ».

Le syndicat réaffirme son attachement au retrait de l’article 124 du projet de Constitution qui favorise le retour du ministère de l’information et consacre les pratiques de l’ancien régime « ennemi de la liberté de la presse et de la liberté d’expression ».

Le syndicat des journalistes s’est dit, en outre, opposé aux « procès d’opinion » et aux « jugements sévères » prononcés contre les journalistes et les artistes afin de les acculer à pratiquer la propagande et l’autocensure à l’instar de ce qui est arrivé au chanteur de Rap Weld el 15.

Le SNJT a, cet égard, dénoncé la « politique des deux poids deux mesures » dans des affaires portées devant la justice, affirmant le soutien aux « magistrats intègres et aux composantes de la société civile dans la quête d’une magistrature indépendante ».