Tunisie – Politique : La société civile dénonce les atteintes à la liberté d’expression

weld-el-15-tunisieDes composantes de la société civile (partis et organisations) ont dénoncé samedi ce qu’elles qualifient « de restrictions et d’atteintes à la liberté d’expression » suite au jugement prononcé contre le chanteur de Rap Weld el 15 et aux mauvais traitements contre des sit-inneurs à Gafsa et à Sidi Bouzid.

Dans une déclaration rendue publique samedi, le Front populaire a averti que la liberté acquise après la révolution en Tunisie « n’est pas négociable par rapport à l’argument de sécurité », estimant que la non distinction de la part de la troïka entre les formes d’expression pacifique et les agissements qui menacent la paix sociale traduit d’une manière claire une volonté de rétablir la dictature et d’étouffer les voix.

De son côté, le parti Ettakatol a souligné que l’exécution de la peine contre le chanteur de Rap est une décision « excessive », appelant à la révision de ce jugement et à la libération du jeune rappeur pour apaiser la tension qui règne dans le milieu des défenseurs des droits humains.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le porte-parole d’Ettakatol, Mohamed Bennour a ajouté que le jugement prononcé récemment dans l’affaire de l’ambassade américaine et les événements du Mont Chaambi suscitent l’inquiétude.

D’aucuns, a-t- il dit, appellent à l’indépendance de la justice et à la consolidation de son rôle en tant que garant des libertés et de l’Etat de droit et des institutions. Dans une déclaration rendue publique samedi, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) a appelé à la libération du jeune Alaa Eddine Yaacoubi (Weld el 15), assurant que la LTDH ne cesse de demander l’annulation des jugements qui restreignent les libertés surtout lorsqu’il s’agit de la liberté d’opinion, d’expression ou de création.

Le chanteur de Rap, Alaa Eddine Yaacoubi, plus connu sous le pseudonyme Weld el 15 avait été condamné par le Tribunal de première instance de Ben Arous, à deux ans de prison ferme avec exécution immédiate de la peine, pour avoir insulté la police.