Dans ses documents officiels, la direction générale des examens insiste sur le terme « examen » pour désigner la 9ème année, alors que la direction générale de l’enseignement secondaire utilise le mot concours arguant du fait que la capacité d’accueil dans les lycées pilotes est fixée préalablement.
Pour le directeur de la vie scolaire Tarek Loussif la neuvième est, de toute évidence, un concours dans la mesure où le candidat choisit délibérément de le passer pour accéder aux lycées pilotes. «C’est un examen !» rectifie le directeur général des examens puisqu’il est soldé d’un diplôme remis à tous les candidats y compris ceux dont les scores ne les habilitent pas à prétendre aux lycées pilotes.
La 9ème année ou l’examen du certificat de fin d’études de l’enseignement de base, pour reprendre l’appellation du ministère de tutelle, est un concours qui met des candidats en compétition. Il permet à un nombre restreint d’accéder à des lycées pilotes qui dispensent un enseignement d’élite à des élèves brillants.
Chose est sure, cet examen/concours n’est pas une obligation. Ceux qui n’ont pas l’ambition des lycées pilotes peuvent tout simplement passer outre. Pourtant la neuvième, c’est aussi une seconde chance pour les élèves qui n’ont pas obtenu leur moyenne en classe. Il suffit pour eux d’avoir la moyenne de 10/20 à ces épreuves de trois jours pour sauver toute une année perdue.
Plus de 30 mille candidats d’une population de 125 mille 828 inscrits en neuvième année passent cette année ce concours/examen.
Les experts en éducation reprochent l’absence des étapes d’évaluation « sérieuses » séparant les différents niveaux (primaire, enseignement de base et secondaire). Laquelle absence pèse lourd sur la qualité de la formation dispensée aux élèves, estiment-ils. L’on considère aussi que les limites du système éducatif sont perceptibles chez les redoublants qui trouvent des difficultés à s’orienter vers les autres opportunités de formation.
La réponse du ministère de tutelle ne s’est faite pas attendre à travers la création du certificat de fin d’études d’enseignement technique auquel prétendent cette année quelque 822 élèves contre 1493 en 2012.
L’objectif en est de lutter contre l’échec scolaire. Seulement, les données statistiques parlent d’une baisse regrettable du nombre des candidats pour cette filière considérée par parents et élèves comme “refuge des perdants”.
Pour plusieurs observateurs, l’école primaire a été la plus touchée par la dégradation de la qualité de l’enseignement. Ils déplorent l’option pour le passage de classe automatique et la renonciation à des matières principales comme le calcul mental, la dictée et l’écriture. A cela s’ajoute l’absence d’une étape d’évaluation à l’instar de la sixième année, l’examen national d’entrée au cycle d’enseignement de base qui n’est plus en vigueur.
Ainsi, le flou qui entoure la définition de la neuvième année ne reflèterait-il pas l’état du paysage éducatif en général où lauréats et redoublants se valent.