Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mercredi que Paris “ne peut que regretter la sévérité de la peine” rendue par la justice tunisienne à l’encontre de trois activistes européennes du groupe Femen, a rapporté l’Agence de presse française (AFP).
Les trois activistes européennes de Femen ont été condamnées, mercredi, par le Tribunal de première instance de Tunis, à quatre mois et un jour de prison ferme.
Les trois jeunes femmes, deux ressortissantes françaises et une Allemande, comparaissaient le 5 juin dernier en état d’arrestation.
Elles avaient été interpellées le 29 mai alors qu’elles manifestaient seins nus devant le Palais de Justice pour réclamer la remise en liberté de l’activiste tunisienne du même mouvement Amina Sboui, connue sous le pseudonyme Amina Tyler, écrouée depuis le 19 mai dernier.
“Alors que nous espérions une mesure de clémence, nous ne pouvons que regretter la sévérité de cette peine”, déclare encore le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud- Belkacem, a également regretté “la sévérité” de la justice tunisienne, et précisé que les deux militantes françaises continueraient à “bénéficier de la protection consulaire” en Tunisie, indique l’AFP.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius avait souhaité, le 2 juin dernier, que la justice tunisienne ferait preuve de « clémence » vis-à-vis des trois militantes européennes de Femen.
L’AFP rapporte également que les avocats français des Femen, Patrick Klugman et Yvan Terel, ont exprimé leur “consternation” et dénoncé une atteinte à la liberté d’expression, en précisant que leurs clientes feraient appel.
Ils ont également averti de leur volonté de renforcer “la mobilisation internationale (en faveur des Femen) surtout dans la perspective de la venue de François Hollande”, le président français dont une visite à Tunis est prévue pour début juillet, précise-t-on de même source.
La décision de justice est « inappropriée et inopportune», a déclaré à l’agence TAP l’avocat des trois activistes à Tunis, Me Souhaib Bahri, estimant que le verdict prononcé à l’encontre de vingt personnes impliquées dans les incidents de l’ambassade américaine (2 ans avec sursis) était «beaucoup plus souple ».