Le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré que “la Révolution dispose de ses propres gardiens qui s’opposeront au retour du despotisme et de la corruption”.
Il a indiqué, dans ce sens, que les projets de loi de justice transitionnelle et d’immunisation de la Révolution seront soumis à l’Assemblée nationale constituante, en attendant, a-t-il dit, l’ouverture des archives de tous les services de l’Etat avant les prochaines élections.
Ghannouchi a estimé que les militants d‘Ennahdha se dresseront contre tous ceux qui veulent “anéantir” le mouvement, les accusant d’user de faux arguments pour déstabiliser le parti et semer la zizanie dans le pays.
S’exprimant, dimanche, à Sfax, à l’occasion de la célébration du 32e anniversaire du Mouvement Ennahdha, Ghannouchi a souligné que la ville de Sfax, qu’il a qualifiée de “ville combattante et rebelle”, a joué un rôle crucial dans la dernière bataille contre la dictature menée le 12 janvier 2010, date de la marche qui a accéléré le départ du président déchu.
Cette ville aura, à nouveau, un rôle décisif lors des futures échéances politiques, notamment au cours des prochaines élections, a-t-il affirmé.
Il s’est déclaré convaincu que le peuple tunisien, qui a choisi de voter Ennahdha, le 23 octobre 2011, renouvellera sa confiance en ce mouvement lors des prochaines élections, malgré “les quelques erreurs commises”, a-t-il dit.
Le peuple tunisien est intelligent et sait pertinemment que les objectifs qui n’ont pas pu être réalisés en plus de cinquante ans, ne pourraient être atteints en seulement deux ans, a-t-il soutenu.
Par ailleurs, Ghannouchi a mis en doute la crédibilité des sondages d’opinion relatifs à la popularité des partis politiques, estimant que ces sondages ne reflètent pas la réalité.
Il a qualifié de “simples bulles” les partis qui dominent dans ces sondages car il s’agit, estime-t-il, de nouvelles formations qui ne sont pas bien ancrées dans la société contrairement au mouvement Ennahdha, un ancien parti politique bien connu par les Tunisiens.
Le président du mouvement Ennahdha a mis l’accent sur le caractère délicat de la prochaine étape au cours de laquelle la Tunisie s’apprête à adopter sa nouvelle constitution et organiser des élections.
Il n’a pas exclu la possibilité de voir “les bandes de malfaiteurs” empêcher le pays d’arriver à bond port en plantant les mines de la mort contre le tunisien musulman, ou à travers des tentatives visant à freiner l’économie et la bonne marche des entreprises, a-t-il dit.
La cérémonie placée sous le signe “militantisme pour la liberté” s’est déroulée en présence du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Moncef Ben Salem et de plusieurs constituants ainsi que de cadres et militants du mouvement Ennehdha.
Plusieurs partisans et militants du mouvement Ennahdha dans la région de Sfax ont été honorés à cette occasion.