La délégation spéciale de la municipalité de Gafsa s’apprête, dans les prochains jours, à faire face aux constructions et aux étalages anarchiques qui ont envahi cette ville et terni l’image de ses rues et des quartiers, d’après des informations fournies par le président de la délégation spéciale, Abdelwaheb Rejeb.
De son côté, Mokhtar Mnari, membre de cette délégation et président de la commission des travaux et de l’aménagement urbain, a souligné que le plan d’aménagement urbain de Gafsa “n’est plus valable”, en raison des graves et nombreuses atteintes à l’esthétique de la ville, aux biens immobiliers, aux terrains relevant, en particulier, du domaine public, routes et biens municipaux, à tel point que “la municipalité ne dispose plus de capital foncier”.
La délégation spéciale de la municipalité de Gafsa a établi la liste des cas d’atteinte aux propriétés municipales surtout dans le centre-ville, où ont proliféré les kiosques sur les trottoirs, ainsi que dans la banlieue de Sidi Ahmed Zarrouk où environ 40 zones vertes avaient été transformés illégalement en chantiers pour la construction de logements. Dans la cité Ben Younès, des citoyens s’étaient appropriés cinq hectares de terres enregistrées au nom de la municipalité de Gafsa, sur les registres de la propriété foncière, pour construire près de 240 logements, d’après des sources municipales et de la direction régionale de la propriété foncière de Gafsa.
Le président de la commission des travaux et de l’aménagement urbain a indiqué que “des décisions de destruction collectives ou individuelles” ont été prises pour enlever les kiosques bâtis illégalement sur les trottoirs et dans les rues du centre-ville. Il a souligné que “les efforts sont en cours pour inspecter et cerner les infractions au niveau des constructions anarchiques dans le périmètre communal, et appliquer la loi”.
Pour sa part, le gouverneur de Gafsa, Brahim Hemdaoui, a indiqué, dans une déclaration par téléphone à la correspondante de l’agence TAP que “les autorités régionales oeuvrent pour l’exécution de toutes les décisions de destruction des constructions anarchiques et l’examen de la situation des propriétaires des kiosques”. Des habitants avaient exploité les deux dernières années, l’absence de contrôle compte tenu de la situation exceptionnelle par laquelle passe le pays, pour effectuer illégalement des travaux de construction et d’extension de logements ou de commerces.
A ce propos, le directeur régional des affaires foncières et du domaine de l’Etat de Gafsa, Touhami Jaffel, considère que “l’extension aux dépens des trottoirs et des avenues, dans la plupart des villes du gouvernorat de Gafsa, ainsi que les constructions bâties dans des lieux interdits à la construction, sont à la tête des priorités des phénomènes les plus graves, dans le dossier des constructions anarchiques de la région”. Sur un autre plan, le phénomène des étalages anarchiques des vendeurs ambulants s’est propagé dans la ville de Gafsa, avec des dizaines de vendeurs qui exposent leurs marchandises, notamment des produits interdits, comme les fusils de chasse ou les pilules de Viagra, sur les trottoirs et les avenues du centre- ville.
Le président de la délégation spéciale de la municipalité de Gafsa a indiqué, dans ce contexte, que “le dossier est en cours d’étude, en coordination avec la police municipale et les autorités régionales, en vue d’organiser les activités des vendeurs ambulants et de traiter ce phénomène qui cause des problèmes à la circulation des personnes et des voitures, dans le centre-ville”. C’est le même point de vue du gouverneur de Gafsa qui a déclaré qu’il “est nécessaire d’éradiquer ce phénomène, tout en garantissant les sources de revenus à ces vendeurs”.