Aroua Trad est aveugle. Elle passe les épreuves du Baccalauréat au lycée de Bir Kasaa, un établissement qui accueille les élèves à besoins spécifiques. C’est la première fois que l’établissement abrite un tel événement mais seulement la branche lettres.
Très confiante, Aroua se projette déjà sur l’avenir : Deux formation universitaires à la fois, La littérature française et la psychologie. Et pour cause, la candidate âgée d’à peine 17 ans, a fait ses preuves durant l’année scolaire avec une moyenne avoisinant les 15 sur vingt. A aucun moment la cécité n’a été un obstacle devant la réalisation de ses ambitions, a-t-elle confié. Tout comme les autres candidats, cette journée revêt une signification profonde. En recevant du professeur contrôle l’énoncé de l’épreuve de philosophie, la candidate n’a pas caché son émotion. A vrai dire, tout le monde s’y attendait.
D’autant que le thème de l’Etat est d’actualité. En un premier temps Aroua répond en braille. Elle est aidée d’une élève de deuxième année secondaire, assise tout près pour lui assurer, par la suite, la rédaction sur la copie d’examen. La classe compte 17 élèves qui ont tous bénéficié de mesures exceptionnelles à l’instar de l’octroi d’un temps supplémentaire et la présence d’un assistant.
Le président de la république provisoire, le Chef du gouvernement et le ministre de l’éducation se sont rendus tôt le matin dans cet établissement avant de se diriger vers le lycée Kheireddine de l’Ariana, à l’occasion du démarrage de la session principale du baccalauréat à laquelle participent plus de 143 mille élèves entre établissements publics et privés et candidatures libres.