Un colloque international ayant pour thème “Religion et culture de la coexistence dans le monde: Réalité et enjeux” s’est ouvert ce lundi, à Tunis, avec la participation d’universitaires et d’intellectuels de plusieurs pays, à savoir: Tunisie, Egypte, Jordanie, Maroc, Algérie, Syrie, France, Allemagne et Italie.
Cette rencontre de deux jours est co-organisée par le Forum du dialogue des civilisations, religions et cultures du Mouvement Nida Tounes et la Fondation Konrad Adenauer (Allemagne). Elle porte sur la culture et les caractéristiques du vivre ensemble par-delà les religions, outre des sujets comme la religion et les programmes d’enseignement, la culture de la coexistence dans le monde et les défis internationaux de l’heure.
Comme l’a souligné le président du parti organisateur, Béji Caïd Essebsi, la rencontre se veut une opportunité de rapprocher les vues dans le respect pour enrichir la recherche scientifique et diffuser la culture de la civilité et de la modération nonobstant les cultures et les religions.
Caïd Essebsi a indiqué, lors de la séance d’ouverture, que l’instauration du dialogue des religions est la meilleure voie à emprunter pour assurer la solidarité et la coexistence entre les peuples et entre les civilisations et définir les règles du vivre ensemble par-delà les différences. C’est en procédant de la sorte, a-t-il dit, qu’on pourra consacrer les valeurs de justice, de liberté et de tolérance comme autant d’idéaux rassembleurs et principes universels reconnus par les religions et les conventions onusiennes comme socle de l’Etat moderne et de ses institutions.
Après avoir rappelé la coexistence pacifique qui était de mise entre les diverses communautés religieuses du temps du Prophète Mohamed, il a estimé que la société de l’information peut prétendre à mieux encore grâce à la circulation des idées sans entraves, à l’accumulation des connaissances et aux possibilités plus grandes d’être bien au fait des développements de l’actualité partout dans le monde. De son côté, le représentant résident de la Fondation Konrad Adenauer, Hardy Ostry, a souligné que la situation présente met en évidence des défis majeurs en rapport avec les droits de l’Homme et le respect des règles du vivre ensemble, relevant que les différentes époques historiques sont riches en exemples d’exclusion et d’ostracisme, mais aussi en expériences de coexistence et de tolérance.
Un professeur de l’université Robert Schumann de Strasbourg (France), Franck Fregosi, a évoqué la multiplicité des organisations et courants islamiques en France, de même que des obédiences radicales marginales, dont des groupes salafistes ce que, dit-il, pose d’autant plus des problèmes concernant leurs modes de fonctionnement que de tels groupes sont entrés en conflit avec d’autres musulmans. Dans une déclaration à l’agence TAP, le président du Haut comité politique du parti Al-Joumhouri, Ahmed Néjib Chebbi, a rappelé que la religion musulmane est “foncièrement tolérante”, considérant que “la menace terroriste au nom de la religion reste marginale en Tunisie”, compte tenu du fait que rien ne peut détourner le peuple tunisien du chemin qui fut toujours le sien parce que authentique et doté d’un legs culturel accumulé de longue date.