Le président de la république provisoire Moncef Marzouki a reçu lundi le doctorat honorifique de l’université japonaise TsuKuba. Lors de sa rencontre avec le corps enseignant de l’université et ses étudiants, Marzouki a, notamment, parlé des difficultés de l’étape post-révolution et des grands défis politiques, économiques et sécuritaires auxquels la Tunisie est confrontée. Marzouki a ensuite évoqué les réalisations accomplies en cette phase transitoire ( parachèvement de la rédaction de la constitution et engagement à organiser les élections avant fin 2013).
« Entant que modèle dans le monde arabe, la Tunisie n’a d’autre choix que de réussir » a-t-il soutenu avant d’ajouter, « La Tunisie qui ne cherche pas à exporter son modèle, veut, seulement, prouver la capacité des peuples arabes à réussir et à construire un Etat démocratique, de libertés, de justice sociale et de croissance économique ».
« Pour combattre la bureaucratie, l’indiscipline et la corruption, la Tunisie a plus besoin de consacrer davantage les valeurs du travail qui distinguent le peuple japonais que de ressources matérielles et de technologie, a t-il relevé en substance. Marzouki a expliqué le retard accusé dans la rédaction de la constitution, en réponse à une interrogation, par la volonté de parvenir à un consensus entre toutes les parties intervenantes.
Il a dans la foulée évoqué l’assassinat du Leader politique Chokri Belaid qu’il a qualifié de « catastrophe nationale » et « de crime politique» ayant enlisé le pays dans la violence.
Des étudiants tunisiens à la faculté de Tsukuba ont demandé des précisions sur les conditions de retour des compétences tunisiennes dans le pays. Plus de 3500 compétences tunisiennes parmi des chercheurs et des professeurs universitaires, sont établies à l’étranger, a-t-il dit, exprimant le voeu de restituer ce capital humain et l’associer à l’édification de l’avenir du pays. Au siège de l’ambassade de Tunisie à Tokyo, Marzouki a accueilli des membres de la communauté tunisienne résidant au Japon.
Il a rencontré, notamment, Nebil Maghrebi enseignant à l’université depuis 25 ans qui a déclaré à la TAP que les solutions aux problèmes politiques que vit le pays sont avant tout d’ordre économique. Il a soulevé l’absence de canaux de communication avec la communauté tunisienne établie à l’étranger. Quelque 750 tunisiens vivent au Japon. Une communauté composée pour la plupart de hauts cadres, selon le chargé des affaires consulaires à l’Ambassade Hichem Essanaa.