Un nouveau projet touristique d’envergure est programmé à Tabarka ont annoncé des sources régionales et locales. D’une valeur de 320 millions de dinars, ce projet sera financé par l’Etat à concurrence de 51% et par un investisseur privé français pour 49%.
Ce projet sera construit sur une surface de 300 hectares et créera quelques 4600 emplois. Il comporte une unité d’entretien des yachts au Port de Tabarka, un port de plaisance, une zone industrielle et commerciale à proximité de l’aéroport, l’extension de la zone touristique ‘El Morjane’ en direction du village de Barkoukech, un hôtel de luxe, une clinique, un stade, des résidences, un centre de thalassothérapie et une unité piscicole à Malloula.
Ce projet baptisé ‘Tabarka millenium’ est censé contribuer à la réduction du chômage et lancer une nouvelle dynamique économique dans la région. Mais ce n’est pas l’avis des habitants et des représentants de la société civile qui ont fait part de leur opposition à ce projet, estimant qu’il va s’approprier de larges espaces de la ville et aura des conséquences néfastes sur l’esthétique de Tabarka, son cachet patrimonial et architectural, notamment le fort génois et les aiguilles (roches façonnées par l’érosion).
Les habitants protestent également contre l’exploitation du port de loisir, un des rares espaces réservés aux famille. Selon eux, des terrains avaient été réservés à la construction de zones industrielles mais ont été vendus en tant que terrains nus et n’ont pas profité à la région.
Les habitants réclament le réexamen de l’étude technique préliminaire de ce projet de manière à respecter l’esthétique de la ville notamment les aiguilles et la plage dite ‘des Béjaouas’, appelant aussi à rechercher, un autre endroit pour l’unité d’entretien des yachts en vue d’éviter la pollution de la zone. Ils ont proposé la création d’une zone industrielle à Ouled Yahia, situé à 1,5 km de l’aéroport et de résoudre les problèmes fonciers de certains terrains en vue des les exploiter.
Ils ont fait part de leur disposition à soutenir le projet à condition qu’il respecte l’esthétique de la ville et son cachet culturel. Des architectes de Tabarka ont affirmé, de leur côté, que le projet n’est pas conforme avec la plan d’aménagement de la zone et les règlements protégeant le littoral, ajoutant qu’il va nuire aux richesses naturelles et forestières. Ils ont demandé aux autorités de réexaminer les composantes du projet en ménageant l’esthétique de la ville car il reste utile pour la région et ses habitants, notamment les sans emplois.
Le délégué du gouvernorat, Khamis Younès, chargé du suivi du projet, a déclaré à l’agence TAP que ce projet sera exposé aux composantes de la société civile qui proposeront leurs idées. Des amendements restent possibles en vue de satisfaire toutes les parties et donner vie à ce projet, a-t-il dit.