Le syndicat général des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens dentistes de la santé publique relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a tiré, vendredi, la sonnette d’alarme sur la situation dans le secteur de la santé publique, appelant le ministère de tutelle à engager, en concertation avec la partie syndicale et les professionnels, des mesures urgentes pour sauver le secteur.
“La situation dans les établissements de santé publique, fréquentés par 70% des Tunisiens, est de plus en plus catastrophique et nécessite des solutions urgentes et non des réformes et des stratégies à long terme”, a affirmé Sami Souihli, secrétaire général du syndicat lors d’un point de presse tenu au siège de l’UGTT.
Il n’a pas écarté “la possibilité d’observer une grève de travail, vers la fin du mois de juin prochain pour dénoncer cette situation si le ministère de tutelle continue de faire la sourde oreille et de refuser d’ouvrir un débat sérieux avec le syndicat”.
Sami Souihli a fait remarquer qu’en raison de la détérioration de la situation dans les établissements publics de santé, un grand nombre de médecins se sont orientés vers le secteur privé et vers des pays étrangers pour trouver des meilleures conditions de travail. Sami Souihli a mis l’accent sur l’impératif d’améliorer les conditions matérielles et professionnelles des médecins dans tous les établissements hospitaliers afin d’assurer de meilleures prestations aux malades, soulignant que dans le domaine de la santé la garantie des moyens et des équipements médicaux est obligatoire.
L’intervenant a aussi signalé la nécessité de revoir la carte sanitaire et d’améliorer le rendement des structures de première ligne et par conséquent au sein des hôpitaux afin de garantir l’accès équitable aux soins à tous les Tunisiens. Pour sa part, Mohamed Jamoussi, secrétaire général adjoint du syndicat général des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens dentistes de la santé publique a souligné que le ministère de tutelle refuse encore de travailler en coordination avec le syndicat pour engager des mesures urgentes. “Les dispensaires de Mohamed Ali et de la cité El Habib ainsi que le centre de transfusion sanguine dans la région de Sfax sont menacés d’effondrement et une solution urgente doit être prise pour réaménager ces espaces”, a-t- il indiqué.
Mohamed Jamoussi a indiqué que “l’aménagement des établissements, le recrutement des médecins et surtout leur affectation en fonction des besoins et le renforcement des unités mobiles sont des solutions non coûteuses qui peuvent être prises immédiatement” Le responsable syndical a fait observer que certains services dont la création a nécessité la mobilisation d’importantes ressources financières connaissent un manque de personnel alors que dans d’autres services le nombre des médecins est supérieur aux besoins.
De son côté, Salma Mâala, membre du Syndicat des internes et des résidents en médecine de Tunis a évoqué la question de la violence et des agressions perpétrées contre les médecins dans les établissements de santé, soulignant la nécessité de garantir la sécurité dans toutes les structures de santé publique notamment dans les services d’urgence. Elle a appelé à l’élaboration d’un statut particulier des médecins résidents et internes.