Près de 10 mille Tunisiens meurent chaque année du tabac, selon les chiffres fournis par le ministère de la santé. Le taux de fumeurs a atteint 50 pc chez les hommes, contre 15 pc chez les femmes. Le tabac a également pour victime 20 pc des adolescents. Des efforts indéniables ont été déployés au cours de 2009 ( proclamée année nationale de lutte contre le tabac) et 2010 en matière de sensibilisation aux méfaits des cigarettes.
Des patrouilles de contrôle ont été mobilisées dans les lieux publics ( cafés, restaurants et salon de thé ) pour s’assurer du respect de la loi interdisant la cigarette dans ces espaces. Résultat : Une baisse de 3,5 pc du nombre des fumeurs a été enregistrée. Ces avancées ont été bloquées après la révolution. Pour les professionnels de santé, c’est un renvoi à la case départ.
La journée mondiale sans tabac que la Tunisie célèbre aujourd’hui à l’instar de tous les autres pays est placée sous le signe de l’interdiction de la publicité en faveur du tabac. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) plaide, à cette occasion en faveur de l’interdiction des activités de promotion et de parrainage du tabac qui tue chaque année près de 6 millions de personnes. La Tunisie s’est tracée comme objectifs d’ici 2014 d’éradiquer le marché noir, de combattre la contrebande et d’imposer aux industriels de recouvrir les paquets de cigarettes d’images choc sur les méfaits du tabac. Il s’agit, également de faire des établissements éducatifs et de santé des “espaces sans tabac”.
Une enquête sur la consommation du tabac menée dans l’Est de la Méditerranée, pointe les niveaux très élevés d’exposition aux publicités du tabac à travers les panneaux publicitaires, les journaux et les magazines. Malgré l’interdiction de la publicité en faveur du tabac, en vertu de la convention-cadre de l’OMS, 78pc des jeunes entre 13 et 15 ans affirment être exposés en permanence à différentes campagnes promotionnelles destinées à induire en tentation. Ratifiée par la plupart des pays y compris la Tunisie, la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac est le premier traité international négocié sous les auspices de l’organisation, témoignant d’une volonté commune de prendre des mesures pour réduire le tabagisme qualifié comme principale cause évitable de mortalité.
Dans un communiqué publié à cette occasion, l’OMS met en garde contre les moyens détournés de commercialisation du tabac, en l’absence d’un cadre juridique. Le tabac tue pas moins de la moitié de la population des fumeurs, selon l’OMS qui prévoit que d’ici 2030, le tabac tuera chaque année plus de 8 millions de personnes, quatre sur cinq des décès intervenant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le rapport de l’OMS sur cette épidémie mondiale élaboré en 2011, montre que seuls 19 pays sont parvenus à des résultats satisfaisants en matière d’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage. Plus d’un tiers des pays ont des restrictions minimes ou n’en imposent aucune.