Les violents affrontements qui se sont déroulés, mardi, dans la ville de Bizerte, entre les forces de sécurité et des marchands propriétaires d’étalages anarchiques ont fait 17 blessés dans les rangs des forces de l’ordre, avec des arrestations parmi les marchands ambulants.
Ces affrontements ont éclaté, après l’arrivée des forces sécuritaires dans les espaces des étalages anarchiques, très tôt, mardi matin, dans la rue Cheikh Idrissi, celle de Sassi Bahri et le centre-ville de Bizerte, pour démanteler les étalages anarchqiues. Les marchands ambulants ont accueilli les agents de la sécurité par des jets de pierres et des barres de fer, et ont mis le feu dans des marchandises, notamment des vieux vêtements et des pneus. les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogène pour disperser les vendeurs protestataires, selon les indications d’une source sécuritaire.
Les affrontements auxquels se sont joints les élèves des collèges et des lycées de Bizerte se sont poursuivis jusqu’à 11H00, selon la même source. Des sources sécuritaires et médicales ont confirmé que les affrontements ont fait 17 blessés parmi les forces de l’ordre qui ont été transportés vers l’hôpital régional Habib Bougatfa de Bizerte. Des agents de la protection civile ont, aussi, été blessés au cours de ces événements, et l’un d’eux a été grièvement atteint, au niveau du visage et de la mâchoire, et il a été transporté vers l’un des hôpitaux de la capitale, d’après les informations fournies par le chargé de l’information de la direction centrale de la protection civile, Mongi Kadhi.
Un septuagénaire, Khaled Alioua, natif de 1940 et habitant la médina de Bizerte, est décédé non loin du lieu des affrontements. Des membres de sa famille ont indiqué au correspondant de l’agence TAP « qu’il est une victime du gaz lacrymogène », alors que le chef du service des urgences de l’hôpital régional a affirmé que «le corps a été conduit à l’hôpital Charles Nicolle, à Tunis, pour une autopsie qui doit déterminer les véritables causes du décès”.
Le correspondant de l’agence TAP a remarqué que le feu “continue à brûler quelques restes de marchandises et qu’une voiture en stationnement a été entièrement calcinée”, alors que les emplacements des étalages anarchiques sont devenus des tas de cendres et que les affrontements se sont arrêtés après le départ des forces de sécurité.
Le gouverneur de Bizerte, Abderrazak Ben Khélifa, a fait remarquer que “la situation est maîtrisée et que le gouvernorat et la municipalité sont disposés à apporter leur soutien aux propriétaires des étalages anarchiques, à prendre en considération leurs conditions humanitaires et à les aider à occuper le nouvel espace près de la gare ferroviaire qui compte 497 emplacements pour les étals et il est suffisant pour accueillir tous les vendeurs”.
Un officier de la sécurité qui a voulu garder l’anonymat a affirmé que les agents de l’ordre n’avaient fait usage du gaz lacrymogène qu’après l’attaque qu’ils ont subi de la part de groupe de jeunes et d’adultes faisant partie des vendeurs aux étalages anarchiques dont certains ont été arrêtés. La tension continue à régner dans la ville de Bizerte et les propriétaires de commerces proches des lieux des affrontements n’ont pas pu ouvrir leurs magasins. Le correspondant de l’agence TAP a remarqué que des renforts sécuritaires et militaires se sont déployés place du gouvernorat, devant le siège de la municipalité et près du poste de la sécurité nationale Bougatfa dans le centre- ville, pour prévenir toute réaction des vendeurs ambulants.