Le secrétaire général du syndicat des agents de la direction générale des unités d’intervention Lassad Kchaou a déclaré, dimanche, que la multiplication des agressions contre les agents et les institutions sécuritaires et le terrorisme “ont nécessité l’adoption d’un projet de loi pour criminaliser ces actes commis à l’encontre des institutions sécuritaires, des agents de sécurité, leurs familles et leurs biens, y compris les retraités parmi eux”, a-t-il expliqué.
Ce projet de loi a suscité une grande polémique sur les réseaux sociaux considéré par certains comme “une carte blanche” aux mains des forces de sécurité et un instrument pour rétrécir le champ d’action des acteurs politiques et des opposants et mettant l’institution sécuritaire au-dessus de toutes critiques.
Joint au téléphone par l’Agence TAP, M. Kchaou a expliqué que ce projet de loi s’inspire d’expériences et de législations étrangères. “Ce texte est fondé sur des dispositions prévues par le code de procédure pénale et du code de justice militaire qui criminalisent les atteintes contre les agents de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions”, a-t-il ajouté.
“Les pays qui traversent une étape de transition à l’instar de ce qui se passe en Tunisie doivent être intransigeants avec tout ce qui porte atteinte à la symbolique et à la souveraineté de l’Etat. Il est impératif d’empêcher toute atteinte au processus de transition démocratique ou risques d’édification d’une démocratie déformée”, a-t-il encore dit.
“Ce projet de loi permettra de mettre en place une plate- forme fondée sur le respect de la loi dans la relation de l’institution sécuritaire avec les différentes parties. Il s’agit aussi de prévenir les infractions qui risquent de traduire leurs auteurs devant la justice”, a t-il ajouté.
Evoquant l’impact de ce texte de loi sur la pratique de la liberté d’expression et d’opinion, M. Kchaou a relevé que “le suivi de la bonne application de ce texte de loi est la responsabilité des composantes de la société civile qui assument un rôle de contrôle sur la chose publique et sur l’action des institutions”, a-t-il dit, précisant que les dispositions de ce projet de loi sont également applicables tout autant à l’encontre des agents de sécurité qui commettent des contraventions lors de l’exercice de leurs fonctions ou s’ils venaient à divulguer des secrets professionnels ou des données personnelles à leur disposition concernant des personnes où des groupes de personnes.