Les difficultés d’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’enseignement ont été au centre d’une rencontre scientifique, organisée vendredi au centre culturel « Cheikh Fadhel ben Achour » à El Marsa.
Le Président de l’Association Tunisienne des technologies de l’éducation, Ali Ben M’barek a indiqué que plusieurs projets ont été réalisés depuis une quinzaine d’années dans ce domaine en Tunisie par le ministère de l’éducation et le ministère de l’enseignement supérieur sans pour autant obtenir les résultats escomptés contrairement au Maroc, à la Jordanie et aux pays du Golfe où cette expérience a connu des succès.
M. Ben M’barek a expliqué que les entraves sont organisationnelles et structurelles en raison de l’absence de coordination entre le ministère de l’éducation et celui de l’enseignement supérieur.
Il a également évoqué l’absence de coordination au sein même du ministère et la faiblesse du niveau de formation des compétences éducatives en matière d’intégration des TIC, malgré la disponibilité de plusieurs programmes de formation.
L’expert a aussi souligné que les productions éducatives numériques disponibles ne répondent pas aux besoins de l’élève et ont un contenu faible.
« Plus de 1000 tableaux interactifs et pas moins de 1800 laboratoires de langues ont été acquis par le ministère de l’éducation et ont été distribué dans plusieurs collèges sans que ces équipements n’aient été utilisés de manière efficace, a-t-il estimé.
M. Ben M’barek a appelé à l’adoption d’une stratégie claire lors de l’acquisition des équipements de technologies modernes pour les établissements de l’éducation et les universités en tenant compte de la dimension éducative et pédagogique.
Selon l’expert Slim Kacem, il est impératif d’utiliser les TIC comme mécanisme de réforme du système éducatif et comme lien entre l’école et ses partenaires locaux, dont particulièrement la société civile.
Une étude réalisée récemment sur l’usage des TIC dans l’enseignement a montré que plus de 51% des enseignants utilisent ces technologies, a expliqué Mme Souad Abdelwahed, experte et universitaire.
Elle a également relevé que plus de 86% des enseignants ont reçu une formation en matière d’intégration des TIC dans l’enseignement et que 60% parmi eux utilisent ces moyens dans la préparation de leurs cours.