Le bureau exécutif de l’UTAP, élu depuis le 12 février 2012, est parvenu à rembourser des dettes de l’organisation évaluées à 300 mille dinars, héritées par les bureaux précédents, a déclaré Ahmed Hnaider Jarallah, président de l’union agricole, tout en précisant qu’il reste presque un montant équivalent à payer.
M. Jarallah, a affirmé, vendredi, lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, en prévision du congrès national de l’organisation qui se tiendra du 28 au 31 mai 2013 à Sousse, qu’il a réussi à “mener l’UTAP à bon port”, moyennant “des sacrifices”, faisant allusion aux contestations et conflits internes qui ont secoué l’Union depuis la révolution.
L’UTAP a aussi réussi, d’après lui, à apporter des solutions et à résoudre certaines problématiques à travers des négociations avec le gouvernement et avec les adhérents. Il s’agit notamment, de l’augmentation du prix du lait (porté de 580 millimes à 700 millimes), la révision du baromètre de calibrage des céréales, qui a permis de faire des économies de 40 millions de dinars au profit des agriculteurs et aussi l’annulation des dettes relatives aux eaux d’irrigation.
Néanmoins, les dossiers majeurs dans le secteur agricole demeurent encore sans solutions, ont reconnu les responsables de l’UTAP (président, vice-président et trésorier).
Le vice-président de l’UTAP, Abdelmajid Zar est allé jusqu’à dire “qu’aucun problème du secteur agricole n’a été résolu. Tant que la rentabilité économique du secteur est faible, on restera dans le cercle de l’endettement”. Il a mis l’accent sur la nécessité de réviser la politique agricole en générale et de concentrer les efforts sur le renforcement du système productif pour éviter les solutions de “rafistolage” et le recours, à chaque fois à l’importation pour régulariser le marché.
L’UTAP contre l’appropriation des terres domaniales par les Tunisiens et les étrangers
Evoquant la contribution de l’organisation agricole à la l’élaboration du nouveau code de l’investissement, M. Jarallah a déclaré que l’UTAP a exprimé son opinion et s’est prononcée en faveur de l’investissement étranger, tout en se déclarant “définitivement contre l’appropriation des terres domaniales par les tunisiens ou par les étrangers”.
“Nous sommes contre la vente de ces terres aux étrangers. S’ils veulent investir, ils n’ont qu’à les louer”, a déclaré le président de l’UTAP, ajoutant que l’Union milite aussi, pour réduire le morcellement des terres et encourage le regroupement des agriculteurs dans des exploitations collectives. En effet, l’exploitation agricole moyenne en Tunisie étant très petite, elle est estimée à seulement 10 hectares contre 50 hectares en France.
D’après le président de l’UTAP, le nouveau bureau directeur de l’UTAP devra trouver des solutions à l’endettement des agriculteurs ainsi qu’aux problématiques des secteurs de la pêche et des viandes rouges.
“Il faut prendre des décisions révolutionnaires et des initiatives audacieuses pour trouver les solutions appropriées aux problèmes structurels du secteur agricole”, a conclu M. Jarallah.