“Le meilleur modèle de gouvernance pour la Tunisie, un modèle capable de garantir le développement socioéconomique du pays et réussir la phase de transition démocratique” a été au centre d’un débat entre des représentants de plusieurs associations tunisiennes et des experts lors du forum sur le thème “Pour une Tunisie démocratique, développée et moderne” qui se tient du 24 au 26 mai 2013 à Tunis.
Organisé à l’initiative de la Toile des Associations pour le Civisme et le Développement (TACID), le forum vise à réfléchir sur le nouveau modèle de gestion des affaires publiques et de la bonne gouvernance communautaire.
“Il s’agit de vulgariser le concept de la gouvernance et de proposer des instruments d’évaluation des politiques publiques qui impliqueront de façon pérenne les acteurs intervenants dans la bonne gouvernance en Tunisie, à savoir, les pouvoirs publics, les organisations de la société civile, le secteur privé et les médias”, a indiqué Asma Cherifi, présidente du réseau TACID qui regroupe 253 associations. Elle a, en outre, signalé que les travaux du forum seront axés sur l’examen du meilleur modèle de gouvernance en Tunisie, notamment, dans les régions les plus défavorisées comme Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine.
Intervenant à cette occasion, Jalloul Ayed, ancien ministre des finances a souligné que “la réussite de la phase de consolidation démocratique dépend de quatre conditions essentielles à savoir un gouvernement fort, la séparation des pouvoirs, une forte société civile et des institutions économiques et financières puissantes”. M. Ayed a mis l’accent sur l’importance de promouvoir la culture qui est l’épine dorsale de tout développement humain et socioéconomique.
“Promouvoir la culture, c’est renforcer le système des valeurs comme l’excellence, l’effort, la discipline et autres”, a-t-il soutenu. “Il faut inculquer aux jeunes la culture de l’innovation, de la recherche, de la création, de l’entrepreneuriat et de la prise de risque”, a-t-il ajouté. M. Ayed a fait remarquer que l’Etat ne peut en aucun cas satisfaire toutes les demandes de la société, créer des postes d’emploi pour tous les chômeurs et investir dans tous les domaines.
“L’Etat doit être propulseur d’énergie”, a-t-il dit mettant l’accent sur la nécessité de moderniser l’Etat, décentraliser la prise de décision et responsabiliser les cadres aussi bien au niveau des régions qu’au niveau central. Il a souligné que cette nouvelle gouvernance est envisageable grâce aux technologies de l’information et de la communication.
Pour sa part, Abdelkarim Misbah, directeur du centre d’information, de formation, d’études et de documentation sur les associations (IFEDA) a souligné que la transparence, la démocratie, la redevabilité, la justice économique et sociale et la garantie des droits sont parmi les normes essentielles pour un bon modèle de gouvernance susceptible d’assurer une bonne maîtrise des ressources.
L’intervenant a signalé que la gouvernance locale repose sur la décentralisation et le développement local. Le forum a été aussi une occasion pour présenter le programme GPSA (Partenariat mondial pour la responsabilité sociale ou programme global pour la redevabilité sociale) de la banque mondiale. Donia Djemail, responsable de la communication au bureau de Tunis de la banque mondiale a expliqué que ce programme rassemble des bailleurs de fonds, des gouvernements et des organisations de la société civile (OSC) avec pour objectif d’améliorer les résultats au plan du développement par un travail de renforcement des capacités qui vise à promouvoir la participation et l’écoute du citoyen.
“Lancé en 2012, ce programme contribuera à des réformes de la gouvernance et à l’amélioration des services fournis à l’échelon des pays à travers l’accompagnement durable et stratégique de l’action des OSC dans ce domaine pour renforcer la transparence et le devoir de responsabilité», a- t-elle fait savoir.
L’intervenante a signalé que la banque mondiale a mobilisé pour ce programme 23 millions de dollars dont bénéficieront des associations de 14 pays à travers le monde y compris la Tunisie. Chaque association sélectionnée bénéficiera d’une enveloppe allant de 500 mille dollars à 1 million de dollars pour réaliser son action dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’emploi ou des services municipaux. Mme Djemail a indiqué que le programme est actuellement en phase d’évaluation des appels à proposition, faisant remarquer que cette initiative sera relancée au mois de septembre prochain.
Lors de ce forum, les expériences de la Pologne, de la Suisse et de l’Allemagne en matière de gouvernance et de transition démocratique seront présentées outre des conférences et des ateliers sur la gouvernance dans le droit tunisien, la gouvernance et les médias …