«Le rythme de dépréciation du dinar tunisien est actuellement, stabilisé, puisqu’un euro équivaut aujourd’hui à 2,11 dinars, alors qu’il valait 2,22 dinars durant la période allant du 6 au 10 mai courant », a annoncé Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), jeudi, lors d’une conférence de presse, tenue, en marge du séminaire de clôture du jumelage entre la BCT et la Banque de France.
Il a précisé que la maîtrise de cette dépréciation a été favorisée, par l’injection de 650 millions de dinars de devises, dans le marché monétaire, et ce, pour lutter contre la spéculation sur le dinar, favorisée par l’augmentation des demandes des sociétés publiques pour l’achat de devises, pour une valeur globale de 350 millions d’euros.
Selon le gouverneur, “la dépréciation du dinar est un phénomène qui remonte à l’année 2000, et qui a permis de renforcer la compétitivité de l’économie tunisienne à l’export durant des années”.
Estimant que cette dépréciation a atteint un niveau inquiétant, M. Ayari a affirmé qu’elle résulte de la situation politique et sécuritaire qui reste instable, ainsi que de la réduction des réserves de change, à 97 jours d’importation.
Pour ce qui est de l’inflation, il a fait état d’une pression inflationniste de 2,5 points, jugeant que l’inflation en Tunisie ne doit pas, théoriquement, dépasser les 4%, alors qu’elle se situe actuellement au niveau de 6,4%. Il a affirmé que les efforts seront déployés afin de maîtriser, progressivement, cette inflation.
Un avertissement a été adressé à nombre de banques locales, a indiqué le gouverneur de la BCT, qui n’ont pas, encore, publié, leurs rapports annuels. «Nous prévoyons de voir tous les rapports publiés d’ici le mois de juin et la BCT procédera, très prochainement, à la publication de son rapport sur la supervision bancaire.».