“La violence, qu’elle soit d’origine religieuse, politique ou intellectuelle, est sans doute un acte vivement condamnable et anti- religieux”, a lancé le ministre des affaires religieuses, Noureddine Khademi.
Nul doute, les évènements survenus à Jebel Chaambi sont des actes “terroristes”, a-t-il estimé. Les actes de violence survenus au quartier Ettadhamen et à Kairouan n’administre pas la preuve de l’existence d’un conflit à caractère religieux ou sectaire en Tunisie, a-t-il soutenu. Le peuple tunisien est sans doute un peuple de foi musulmane et uni, a-t-il insisté, lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, au siège du ministère des affaires religieuses.
Les affrontements entre les forces de sécurité et les sympathisants de la mouvance Ansar Chariaa ne peuvent en aucun cas mettre en doute les acquis réalisés en période post-révolution, dont l’affranchissement des mosquées et du discours religieux et l’essor de l’action de bienfaisance et de prédication.
Plus de mille mosquées sont d’ores et déjà sous la tutelle du ministère, a-t-il assuré, faisant remarquer que cent mosquées sont en cours de régularisation.
Le département des affaires religieuses s’emploie à élaborer une stratégie globale pour régulariser la situation du reste des mosquées, a-t-il révélé, soulignant que toute personne occupant une fonction religieuse sans habilitation juridique ou officielle est appelée à déposer une demande à cet effet ou à se désister.
Les préposés aux affaires de culte sont appelés plus que jamais à promouvoir les mosquées au rang de rempart du savoir et de l’éducation et non un lieu de pugilat politique ou un moyen au service des desseins politiciens, a-t-il plaidé. Emanation d’une période historique bien déterminée, le Wahabisme et le chiisme sont deux courants qui ne peuvent être transposés dans le contexte tunisien, a soutenu le ministre affirmant que le dialogue entre les courants religieux est louable loin des diktats.
Prétendre qu’il y a un conflit doctrinal entre l’institution zitounienne et le wahabisme n’est “qu’un leurre d’esprit” et “un pseudo problème”, a estimé pour sa part chargé de mission auprès du ministre des affaires religieuses, Sadok Arfaoui, dénonçant à ce propos toute forme d’endoctrinement religieux.
Le legs islamique est tellement riche et varié qu’il est irréductible à un seul et unique courant religieux, a- t-il soutenu. Le ministère appuie la décision d’interdire l’organisation du 3ème congrès de Ansar Chariaa, a-t-il signalé. Il s’agit d’un courant qui n’a pas obtenu son visa légal et dont les activités n’ont pas un caractère civil, a-t-il justifié. “La Tunisie n’est pas une terre de Jihad ni de prédication, sauf s’il s’agit de prêche pour le bien et la solidarité”, a-t-il estimé, se déclarant favorable aux tentes de prédication qui doivent obéir aux procédures réglementaires en vigueur.