Une séance de travail ministérielle consacrée à l’examen de la situation de la société tuniso- indienne «TIFERT» de production d’acide phosphorique s’est tenue, lundi, au palais du gouvernement, à la Kasbah, sous la présidence de M. Ridha Saidi, ministre auprès du chef du gouvernement, chargé des Dossiers économiques.
Les deux représentants de la partie tunisienne à savoir la compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique de Tunisie (GCT) ont présenté, au début de la séance, l’ensemble des difficultés entravant ce projet.
Ces difficultés consistent essentiellement en le non approvisionnement par la CPG de la société en les quantités de phosphates convenues et estimées à 1,4 million de tonnes par an et ce, en raison des troubles sociaux que la région de Skhira où le projet a été installé, a connus, causant par conséquent une augmentation du côut initial du projet d’environ 31 millions de dollars (1dt=1,630).
Les deux associés tunisiens ont demandé une autorisation pour accorder à la société « TIFERT », un crédit de 31 millions de dollars chaque partie selon sa participation au capital de la société (70% à parts égales entre la CPG et le GCT et 30% à parts égales entre les deux associés indiens).
Ils ont également sollicité le report du paiement du crédit accordé par la banque européenne d’investissement (BEI) et la banque islamique de développement (BID) jusqu’à septembre 2013 et la prorogation de la garantie d’achèvement de construction de l’usine de mars 2013 jusqu’à novembre 2015.
Le communiqué ajoute, par ailleurs, que les deux associés tunisiens ont demandé de parachever le financement du fonds de roulement moyennant un crédit supplémentaire auprès des banques nationales d’un montant de 25 millions de dollars. Il s’agit également de mentionner dans les annexes le mécanisme d’arbitrage auprès de la chambre commerciale de Paris (FRANCE) pour résoudre les litiges et ce, à l’instar de ce qui a été stipulé dans les contrats initiaux signés en 2009.
La séance de travail ministérielle a suggéré d’adopter les amendements présentés par la CPG et le GCT, de reculer la date de signature du contrat d’achèvement des travaux du 30 juin 2012 au 30 juin 2013, d’ assurer le suivi de la réalisation de l’usine de production d’acide phosphorique de Skhira et d’offrir la protection sécuritaire nécessaire au démarrage de la production dans les délais fixés.
Le communiqué de la présidence du gouvernement rappelle que le coût de réalisation du projet ‘TIFERT” est passé de 165 millions de dollars (coût de lancement à l’étude), à 465 millions de dollars après l’ouverture des plis des appels d’offres pour atteindre 473 millions de dollars lors de la signature des contrats.
Les protestations sociales qu’a connues la région de Skhira, depuis le 14 janvier 2011, et la prolongation des travaux de plus de 20 mois ont causé une hausse du coût du projet d’environ 31 millions de dollars, sachant qu’à la fin du mois de novembre 2012 ce coût a atteint environ 497 millions de dollars.
Il y a lieu de rappeler que le coût de production de l’usine d’acide phosphorique est estimé à 360 mille tonnes écoulées à parts égales entre les deux associés indiens, soit 180 mille tonnes chacun. Cette production sera commercialisée sur la base de contrats commerciaux de long terme conclus entre les deux parties.