Le ministère public a décidé, lundi, de saisir le “pôle judiciaire financier” du volet relatif aux malversations dans l’affaire dite « Sheratongate » qui oppose la bloggeuse Olfa Riahi et l’ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem.
Me Charfeddine Kellil, avocat de la bloggeuse, a indiqué à l’agence TAP que le juge d’instruction au 12e bureau en charge du dossier de sa cliente avait, dans un premier temps, transféré au parquet les données présentées par Riahi, en application de l’article 58 du Code de la comptabilité publique, en ce qui concerne le don chinois d’un montant d’un million de dinars, et au sens de l’article 96 du Code pénal pour ce qui est du règlement des factures de l’hôtel Sheraton, l’article en question se rapportant à l’exploitation abusive par un fonctionnaire public de sa qualité pour obtenir un avantage indu au préjudice de l’Etat.
Par contre, a ajouté l’avocat, le bureau d’instruction n’a pas encore statué sur la plainte déposée contre l’ancien ministre des Affaires étrangères pour falsification d’un passeport diplomatique.
La bloggeuse Olfa Riahi avait mis en ligne des documents imputant à l’ancien ministre des faits présumés de malversation financière et de dilapidation de deniers publics. Elle a été inculpée à son tour de diffamation.
Créé dans le cadre du processus de justice transitionnelle, le pôle judiciaire financier relevant du Tribunal de première instance de Tunis instruit les dossiers de malversations financières et administratives, notamment les faits de corruption, de blanchiment ou autres crimes financiers complexes, du genre de ceux reprochés au président déchu, à son épouse et à leurs proches, de même qu’à certains anciens ministres et hauts responsables. Il est saisi de quelque 800 dossiers.