Après le tollé sur l’indemnisation des anciens prisonniers : Ennahdha propose d’indemniser les “victimes de la dictature”

Alors que les regards sont dirigés vers Jebel Chaambi et les risques d’affrontements entre les forces de sécurité, l’armée et les membres d’Ansar Achariaa, Ennahdha remet sur le tapis la question de l’indemnisation des anciens prisonniers en le noyant dans une nouvelle présentation sous le titre “indemnisation des victimes de la dictature”, tout en élargissant le champ d’application pour remonter jusqu’à la guerre contre la colonisation.

tunisie_directinfo_Les-deputes-acceptent-de-reduire-leurs-salaires-de-700-dinarsSamedi 18 mai 2013, un accord sur l’indemnisation des victimes de la dictature a été convenu, a déclaré la présidente de la commission des martyrs et des blessés de la révolution et de la réactivation de l’amnistie générale à l’Assemblée nationale constituante (ANC), Yamina Zoghlami.

Cet accord intervient suite à une réunion tenue, samedi, au Palais du gouvernement à la Kasbah, entre les membres de ladite commission et des représentants du gouvernement, indique un communiqué de la présidence du gouvernement. Le dossier de l’indemnisation comprend le suivi du dossier des martyrs et des blessés de la révolution, la réactivation de l’amnistie générale, le dossier des résistants, des martyrs et des blessés de l’institution sécuritaire ainsi que les questions liées au recrutement, à l’homologation à la fonction publique des amnistiés, cite la même source.

Présidant la délégation gouvernementale, le ministre auprès du chef du gouvernement provisoire, Noureddine B’hiri, a affirmé que la réunion a été l’occasion d’examiner le dossier des résistants et des victimes de la révolution, notamment ceux qui ont des problèmes de santé, lit-on dans le même communiqué.

Parmi les mesures décrétées en faveur des amnistiés, le communiqué cite l’accélération des procédures de réintégration des amnistiés et la reconstitution de la carrière professionnelle, le droit aux soins, la couverture sociale à ceux n’ayant pas une source de revenu.

Il s’agit également des avantages octroyés aux martyrs et aux blessés de l’institution sécuritaire, à ceux portés disparus ou dont le sort est encore inconnu ou ayant fait l’objet de procès inéquitables depuis 1962 ou dont les dépouilles n’ont pas été identifiées par leurs familles, indique la même source.

Des efforts sont en cours en vue d’identifier des solutions au dossier d’un grand nombre de résistants de l’époque coloniale (les youssefistes), révèle le communiqué, citant à ce propos le droit de bénéficier de “la carte de Résistant”. Ces avantages couvriront aussi les familles des martyrs qu’ils soient des youssefistes, des syndicalistes, de gauche, des islamistes ou du mouvement estudiantin, conclut le communiqué.