Le ministère de l’Intérieur a appelé vendredi, ses agents et ses cadres à respecter l’obligation de réserve qui leur commande de s’abstenir de toutes déclarations en rapport avec la question sécuritaire et qui risqueraient de faire déconsidérer la mission sécuritaire, surtout dans les circonstances actuelles.
Le ministère exhorte vendredi, dans un communiqué, les acteurs de la société civile, certains partis politiques et les médias à «respecter les spécificités de l’institution sécuritaire et à renoncer à toute velléité d’infiltration de ce corps en tentant d’influencer l’attitude de certains de ses agents et cadres ».
« Le ministère de l’Intérieur ne manquera pas de prendre les meures administratives et judiciaires à ce sujet », a-t-il mis en garde, dans le même le communiqué. Un peu plus tôt dans la journée, le ministère de l’Intérieur avait démenti une information rapportée, le jour même, par un quotidien de la place et selon laquelle des agents de l’ordre auraient fait des demandes de congés de maladie et de congés exceptionnels pour éviter un éventuel affrontement, lors du congrès d‘Ansar al-Charia, dimanche, à Kairouan.
« Cette information est totalement erronée », avait affirmé le ministère de l’Intérieur. Le porte-parole d’Ansar al-Charia (partisans de la chariaa islamique), Seifeddine Raïs, avait affirmé jeudi, lors d’une conférence de presse, tenue dans une mosquée de la capitale que le congrès annuel d’Ansar Al Charia «aura bel et bien lieu».
Seifeddine Raïs estime qu’aucune autorisation n’est nécessaire pour prêcher la parole de Dieu, lançant: «toute intervention ou tentative d’empêcher la tenue du congrès, sera fermement contrée». Entre 40 et 50 mille personnes sont attendues lors du rassemblement de ce dimanche 19 mai « entre les heures des prières d’Al Asr et d’Al Maghreb », a-t-il indiqué, notant qu’un «pacte moral a été adopté et auquel tous les participants devraient s’en tenir ».
L’Union nationale des syndicats des forces de sécurité dément, pour sa part, les informations faisant état de demandes de congés de maladie et de congés exceptionnels prétendument faites par «certains policiers tentés de se dérober à leur devoir » pour « ne pas avoir à remplir leur mission» Le syndicat qualifie ces informations « d’allégations fallacieuses». Il s’agit selon lui de tentatives visant à « saper le moral des agents de l’institution sécuritaire et à infléchir leur volonté », lit-on dans un communiqué de l’Union publié ce vendredi.